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068-ACTUALITES du JEUDI 08 MARS 2012

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Oubliée toute l'année, courtisée le jour du vote
Les 8 Mars se suivent et se ressemblent pour la femme algérienne. Le combat pour ses droits et son émancipation bute sur de multiples...
 

Implosion du mouvement des redresseurs
A la fin du mois de novembre 2011, Mohamed Seghir Kara, membre actif du mouvement de redressement et de l’authenticité, un...

Grève illimitée des médecins spécialistes à partir du 19 mars
Le Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique (SNPSSP) maintient sa menace d’une grève de trois jours,...

Des femmes cadres du ministère des AE s'insurgent
C’est un fait inédit et courageux. Des femmes diplomates, cadres supérieurs du ministère des Affaires...

Des listes communes aux législatives
Une coalition regroupant des partis islamistes est née, hier, à Alger. Baptisée «Alliance de l’Algérie...

Actualité

Oubliée toute l'année, courtisée le jour du vote
Les 8 Mars se suivent et se ressemblent pour la femme algérienne. Le combat pour ses droits et son émancipation bute sur de multiples...

 

Les malades otages d'une guerre des chiffres
Le président de la Société algérienne de néphrologie, dialyse et transplantation, le professeur Tahar Rayane, a...

 

Implosion du mouvement des redresseurs
A la fin du mois de novembre 2011, Mohamed Seghir Kara, membre actif du mouvement de redressement et de l’authenticité, un...

 

Des Algériennes pour porter le changement ?
A deux mois des élections législatives, le paysage politique algérien tente de montrer un visage plus gracieux. Parmi la vingtaine...

Sports

USMA - JSK, la grande explication
Les huitièmes de finale de l’édition 2012 de la coupe d’Algérie de football nous proposent des rencontres...

 

Une belle victoire des Chélifiens
L’ASO Chlef poursuit sa série de bons résultats avec du spectacle et des buts comme elle l’entend. En deux matches successifs...

 

Faouzi Chaouchi : Une hospitalisation et des questions
Le gardien de but du Mouloudia et de l’équipe nationale, Faouzi Chaouchi, a été pris d’un malaise à la mi-temps...

Economie

18 milliards de dollars transférés en une décennie
L’Algérie est, et reste, l’un des plus gros pourvoyeurs de fonds illicites. Le dernier rapport du Global Financial Integrity parle de...

 

L'offre OTO Plus lancée dès aujourd'hui
Alliance Assurances lance dès aujourd’hui une nouvelle offre d’assurance automobile.

 

Trust Bank Algérie : un ancien du CPA désigné directeur général
Le conseil d’administration de la Trust Bank Algérie a désigné, mardi dernier, un nouveau directeur général en...

International

Abdeljalil menace de recourir à la force
Il accuse «certains pays arabes frères» de financer et de parrainer la sédition.

 

«L'option fédérale peut être un bon compromis»

 

Culture

Les enfants sensibilisés par la photo : 52 000 clichés pour le patrimoine
La célébration du Mois du patrimoine ne sera pas soporifique cette année à Batna. Grâce à l’association...

 

Groupe Dendana : le gnawi au rythme du jazz
A peine formé, le groupe a déjà mis en boîte un premier album gorgé de groove et de reggae music.

 

Femme algérienne, un 8 mars

Oubliée toute l’année, courtisée le jour du vote

le 08.03.12 | 10h00

 
 

Les 8 Mars se suivent et se ressemblent pour la femme algérienne. Le combat pour ses droits et son émancipation bute sur de multiples obstacles. A l’approche des législatives, elle se retrouve  courtisée pas tous, y compris par ceux-là-mêmes qui ne croient pas à la nécessité de revoir le code de la famille.

En dehors des chaumières partisanes et des cercles initiés, la fièvre électorale a du mal à se propager. Les femmes sont doublement insoucieuses à l’égard de la chose politique à cause des tabous et de l’hégémonie de l’homme qui a toujours tenu en marge la gent féminine, notamment dans l’Algérie profonde où la tribu décide.

Le RND, qui se dit moderne et défend la parité, n’a jamais eu de femme députée à Batna, pour ne citer que cet exemple. Les autres partis qualifiés de grosses cylindrées ne font pas mieux. Mais voilà que tous ces partis en lice pour les législatives de mai prochain se mettent à courtiser la femme pour se conformer à la nouvelle loi électorale qui exige un quota de 30% pour les femmes. Si la nouvelle donne ne semble pas gêner outre mesure les formations classiques, chez les nouveaux partis et parmi les listes indépendantes, il s’agit d’un véritable casse-tête.  A Batna toujours, une femme retraitée de l’éducation, issue d’une famille de notables a subi un véritable harcèlement de la part du parti El Moustakbal et des initiateurs d’une liste indépendante pour qu’elle se porte candidate avec eux. Une autre femme, plus jeune, enseignante à l’université de Constantine, a été, quant à elle, contactée par une vieille connaissance pour s’inscrire sur la liste du Front national pour les libertés. A défaut d’une base et face à la pression du compte à rebours, on fait comme on peut. On puise dans les vieux carnets d’adresses, on charge des amis du recrutement, on fait des annonces dans les médias.

A Souk Ahras, les «partillons» vont jusqu’à proposer des billets de banque contre une candidature féminine ! Tout est licite, les impératifs classiques de l’adhésion politique ne comptent guère, il faut remplir les listes à n’importe quel prix. C’est le pragmatisme du ventre ! Les nouveaux partis islamistes semblent moins embarrassés, mais pour trouver la candidate exemplaire, la mission est ardue. Le parti de Abdelmadjid Menasra a dû frapper à plusieurs reprises à la porte d’une dame, cadre dans une administration et personnalité populaire, portant le voile et ayant accompli une omra. En vain. On se contente alors des épouses des militants, obéissantes et conformes à la charia !Chez les uns et les autres, les difficultés se valent mais ne se ressemblent pas.

Au FLN de Batna, la fille à Mostefa Ben Boulaïd a eu beaucoup de mal à se faire une place face à la sœur de Brahim Boulahia, sénateur et responsable de la moufafadha locale. Au RND, les listes ont été confectionnées sans le moindre mal, nous confie Belkacem Barkat, secrétaire général du bureau de la capitale des Aurès, mais les candidates doivent satisfaire à l’exigence d’un parcours prédéfini au sein des structures du parti. Ce n’est pas le cas chez les autres formations où le quota de femmes cause des retards dans le dépôt des listes au niveau central. Dans les tribus, où d’habitude se joue et se décide le choix du nom à élire, il n’est pas question de voter pour des femmes. Quoi qu’il en soit, à Batna où les femmes ont droit à 35% du total des 14 sièges offertes à la wilaya, celles qui décident de mener l’aventure ne sont jamais en tête des listes. Elles sont vouées d’ailleurs à n’être qu’un ornement imposé par le législateur dans le cadre des réformes dites de Bouteflika.

La femme n’a jamais eu sa place en politique et les avancées dont parlent les politiques ne reflètent pas des convictions ni un progrès du statut social de la femme au sein de la société. C’est une sorte de promotion forcée pour faire bonne figure. C’est donc dans l’urgence que sont confectionnées les listes de candidatures, côté femmes. En dehors des métropoles où subsistent encore des traditions politiques, il est à craindre que le quota «offert» aux femmes, résultat du rendez-vous du 10 mai prochain, ne soit davantage une manière de reconfigurer la clientèle du pouvoir.

Nouri Nesrouche

 
 

Journée mondiale du rein

Les malades otages d’une guerre des chiffres

le 08.03.12 | 10h00

Le président de la Société algérienne de néphrologie, dialyse et transplantation, le professeur Tahar Rayane, a dressé, hier au centre de presse d’El Moudjahid, un véritable réquisitoire contre des journalistes de la presse écrite lors d’une conférence organisée à l’occasion de la Journée mondiale du rein.

Il a reproché aux journalistes d’avoir rapporté de faux chiffres sur le nombre de malades insuffisants rénaux traités en hémodilayse en attente d’une greffe de rein en faisant référence à la dernière journée de sensibilisation pour le don de rein organisée par  d’autres membres de la société algérienne de néphrologie où le ministre de la Santé a confirmé lors de cette rencontre les chiffres de  plus de
15 000 cas d’insuffisants rénaux sous dialyse, dont 7000 patients sont sur une liste en attente d’un rein. «Ces journalistes sont à la solde des laboratoires pharmaceutiques», a-t-il accusé. Est-ce avoir moins ou plus de malades est le problème réel de la prise en charge des insuffisants rénaux en Algérie ?

La question mérite d’être posée sachant que plus de  50% de ces malades étaient évitables si les autorités de santé avaient une vraie politique de prévention contre certaines maladies qui sont en cause de l’insuffisance rénale, à savoir le diabète et les uropathies malformatives chez les enfants et rappelons que 4000 nouveaux cas sont enregistrés chaque année. Quelle est la situation des insuffisants rénaux aujourd’hui en Algérie à l’occasion de cette journée dont l’objectif principal est la sensibilisation pour le don d’organes et la transplantation. ?


Encourager les prélèvements


Cela fait plus d’une dizaine d’années que l’on parle d’encouragement des prélèvements à partir de donneurs en mort encéphalique. Un moyen de booster l’activité de la greffe rénale qui est en ce moment en deçà des attentes des néphrologues et des chirurgiens. Pour ce faire, il est clair que des services spécialisés soient mis en place et dirigés par des équipes formées et spécialisées dans le domaine.
Aucun service d’urgence des hôpitaux algériens n’est actuellement en mesure d’assurer une telle activité lorsque l’on sait que les moyens les plus élémentaires pour préserver des organes sont inexistants.


Des exemples de manquement sont à la pelle. Il y a eu des tentatives dans certains centres hospitaliers – Blida, Constantine –, mais malheureusement ces opérations étaient vouées à l’échec.
La création de l’agence nationale de biomédecine et la réalisation d’un institut du rein, deux acquis considérables pour l’amélioration de la prise en charge des malades, sont salutaires, mais il demeure que des dizaines d’insuffisants rénaux meurent sans avoir goûter un jour au plaisir d’être détachés de la «machine».

Djamila Kourta

 
 

Crise au FLN

Implosion du mouvement des redresseurs

le 08.03.12 | 10h00

A la fin du mois de novembre 2011, Mohamed Seghir Kara, membre actif du mouvement de redressement et de l’authenticité, un conglomérat de contestataires contre la direction du Front de libération nationale (FLN), jurait que son secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem, allait être viré avant la fin de l’année 2011.

Le coordinateur général de la fronde, Salah Goudjil, député et ancien membre du bureau politique du parti, promettait de son côté de poursuivre en justice l’actuelle direction du FLN pour violation des statuts et les dérives réglementaires dont il l’accusait. Pas seulement, la tenue d’un congrès extraordinaire était même envisagée.

Des milliers de militants du parti, séduits par un discours de rupture avec les pratiques de la direction se sont impliqués dans l’opération en signant des pétitions et en organisant des rassemblements devant les locaux du parti à travers tout le territoire national. Salah Goudjil, qui semblait donner l’écho à cette effervescence, avait refusé toutes les démarches entreprises par Abdelaziz Belkhadem pour le convaincre d’arrêter le mouvement de sédition lancé il y a trois ans de cela. Le divorce était arrivé à un point de non-retour lorsque le secrétaire général du FLN avait déclaré, lors de la dernière réunion du comité central du parti, que le mouvement de redressement était «un non-événement». Tout le monde pensait alors que la rupture était totalement consommée. Mais voilà que le coordinateur du mouvement de redressement prend les militants contestataires à contre-pied. Au moment où la mise en exécution de l’opération de confection des listes indépendantes en prévision des élections législatives du 10 mai prochain, apparaissent alors des divergences aussi importantes qu’inconciliables. L’intervention du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, dans les débats en demandant au secrétaire général du FLN (Abdelaziz Belkhadem) et à Salah Goudjil d’enterrer leur hache de guerre, a créé un climat de tension au sein du Mouvement de redressement et de l’authenticité. Un de ses membres parle carrément d’éclatement de l’opposition à Abdelaziz Belkhadem.


De jeunes militants en renfort


Les jeunes militants qui l’ont rejoint, soutient la même source, «se sentent trahis par Salah Goudjil et son groupe». Depuis sa dernière rencontre avec le secrétaire général du FLN, confie-t-on, «il agit en solo». Il rendait de moins en moins compte de ses activités avant de taire toute la teneur de sa dernière entrevue avec Abdelaziz Belkhadem. «Les autres membres du groupe ne sont pratiquement au courant de rien.» Et ceux qui l’ont suivi dans sa guerre contre la direction du FLN ne décolèrent pas après avoir dépensé tant d’énergie pour qu’à la fin Goudjil et son groupe rendent le tablier après avoir passé trois ans à chauffer les esprits. En octobre dernier, seulement, Salah Goudjil menaçait d’occuper les locaux du parti. La commission chargée de faire un rapport sur les actions de contestation et leur évaluation n’a jamais rendu son rapport. Depuis la convocation du corps électoral par le chef de l’Etat, des instructions ont été données à la base pour la confection des listes indépendantes sous l’appellation «Ta’cile», qui veut dire retour aux sources. «La priorité était donnée aux grands militants du parti ainsi qu’aux bons citoyens et aux compétences des jeunes et femmes.»


Stratégie électorale


Des membres du mouvement de redressement étaient même en passe de mettre en place une stratégie électorale. C’est à partir de là, affirme notre source, que les problèmes ont commencé réellement. «Lorsqu’il a été demandé aux vieux caciques de laisser la place aux jeunes, ils n’ont pas aimé.»
Un cercle restreint des redresseurs négocie sa reddition
Salah Goudjil, Abdelkrim Abada, Bouraoui, Charra Bachir et Abderrachid Boukerzaza n’ont pas tenu compte des vœux de la base. La réaction des militants ne sait pas faite attendre. Les jeunes ont commencé à se retirer, en disant : «Nous ne marcherons ni avec Abdelaziz Belkhadem ni avec Salah Goudjil.»


Guerre autour de la liste d' Alger

 

Et lorsqu’intervient la rencontre au sommet entre les désormais deux ex-protagonistes, le mécontentement est monté d’un cran.
Et au sein des camps. Les prétendants à la candidature pour la députation au sein du FLN de Belkhadem se voient bousculés par d’éventuelles candidatures de «repentis».
Ceux qui ont intégré les listes indépendantes crient, eux aussi, au scandale. Les listes communes n’arrangent en fait ni les uns ni les autres. La négociation entre les deux chefs de file se fait dans la discrétion la plus totale. La guerre est focalisée sur la liste d’Alger. Beaucoup de prétendants se la disputent depuis déjà des mois. Chez le FLN officiel, la guerre est déclarée entre le président sortant de l’Assemblée populaire nationale, Abdelaziz Ziari, le ministre du Travail et de la Protection sociale, Tayeb Louh, le ministre de l’Enseignement supérieur, Rachid Haroubia. Chez le mouvement de redressement, les vieux caciques ne voulaient pas aussi lâcher prise. Ils s’affairaient à s’emparer des têtes de listes qui ont défraîchi le chemin vers le confortable strapontin de député. Devant les ambitions des uns et des autres, selon nos sources, les jeunes militants du FLN ont préféré opter pour des listes indépendantes. Conséquences : le mouvement de redressement est, selon l’un de ses membres, «mort et enterré». Une autre certitude : la spirale de crises qu’il vit depuis des années va conduire à coup sûr le FLN à sa perte. Le cercle de Salah Goudjil et la direction nationale du parti menée par Abdelaziz Belkhadem négocient des listes communes qui n’agréent en rien la base militante qui rejette désormais même les membres du mouvement de redressement, indique une source sûre, qui monnaie sa reddition. Salah Goudjil a mené son monde en bateau. S. R.

 

 

Clinique Tiziri d’assistance à la procréation

Un collectif féminin qui sème les bourgeons de l’espoir

le 08.03.12 | 10h00

 
 

Parmi les belles phrases que Victor Hugo a laissées à la postérité, celle disant : «Le cerveau a la pensée, le cœur a l’amour, le ventre a la paternité et la maternité.»

Cette phrase résume à elle seule l’importance qu’occupe ce besoin de jouir de la paternité et la maternité. Une joie qui n’a point d’égale, mais qui, malheureusement, n’est pas à la portée de tous les couples. Dieu donne la vie, et Il a aussi donné à l’homme la science qui lui permet de trouver des solutions pour aider les couples stériles à augmenter leurs chances de procréer.
Une science qui reste en Algérie peu médiatisée alors que le besoin se fait grandissant. Le Centre d’assistance médicale à la procréation, Tiziri, créé en 2004, figure parmi les douze centres spécialisés dans la fécondation in vitro en Algérie. Depuis sa date de lancement, il ne désemplit pas, et reste un des rares à être submergés tous les jours de la semaine de patients en attente d’assistance et d’espoir pour pouvoir donner la vie.

Situé sur les hauteurs d’El Biar, le Centre Tiziri, un mot amazigh qui désigne, une chose rare d’ailleurs, la lumière que dégagent les étoiles et la lune, enregistre, cette année, son millième bébé. Une preuve physique du pari réussi d’avoir répandu la lumière dans des centaines de foyers en quête de ce bonheur possible mais difficile à atteindre, celui d’avoir un enfant. Une prouesse à saluer bien bas et encourager dans un pays où la législation et le secteur public ne pensent toujours pas à cette catégorie de personnes dont la douleur est non pas visible mais pourtant cachée et si importante. «L’OMC dit que la stérilité est le cancer de l’âme. Nous disons à nos patients que l’espoir est permis et que la stérilité n’est pas une fatalité. La science a beaucoup évolué dans ce domaine et nous arrivons à avoir un taux de 36% de réussite, ce qui est un taux bien meilleur que celui enregistré dans beaucoup de pays, notamment dans des centres en France», souligne le docteur A. Oumeziane, responsable du centre Tiziri. Le hasard a voulu que ce dernier ne compte qu’un personnel féminin, de l’encadrement administratif et médical jusqu’au service paramédical et d’assistance.

Une prouesse mondiale, nous dit-on, jamais centre de fécondation in vitro n’a fonctionné avec un personnel exclusivement féminin. «Nous ne l’avons pas voulu. Le hasard a fait que nous avons recruté que des femmes et ça a bien marché. Un professeur belge, très connu dans le domaine, qui nous a rendu visite il y a quelques années, en a été bien étonné, et lui qui pensait qu’une clinique d’assistance à la procréation ne pouvait fonctionner sans hommes a bien changé d’avis», nous dit Mme Oumeziane. «L’idée de lancement de la clinique est partie d’un noyau féminin, et puis nous avons remarqué que les patientes que nous recevons sont plus à l’aise avec un personnel féminin», note notre interlocutrice qui précise qu’il existe une très forte demande en matière de fécondation in vitro en Algérie. Il s’agit d’un véritable drame social auquel les autorités du pays restent sourdes. «Dans ce domaine, seul le secteur privé a pu répondre à la demande. Avant, les gens étaient obligés d’aller à l’étranger, notamment en Tunisie, et payer des sommes faramineuses. Nous avons la satisfaction de répondre à la demande de nos concitoyens en leur garantissant une prise en charge égale aux normes européennes et à des prix beaucoup moins élevés», souligne encore Mme Oumeziane en notant que le prix d’une opération est de 100 000 DA contre 5000 euros en France.

«Nous n’avons pas augmenté les tarifs depuis le lancement de la clinique malgré la hausse des prix des produits que nous utilisons et que nous acheminons en faisant face à de nombreuses difficultés administratives», indique la responsable de la clinique qui reçoit des patients venant de toutes les wilayas, même les plus reculées. «La Sécurité sociale devrait faire un geste pour aider les couples à supporter la charge financière d’une telle intervention. Dans d’autres pays, comme en Belgique ou en France, l’acte médical est parfois assuré, en Algérie seuls quelques médicaments sont assurés et jusqu’à l’âge de 42 ans, mais pas l’intervention. On voudrait bien que la Sécurité sociale fasse un geste pour ces couples. Nous recevons énormément de gens mais je suis certaine que le besoin concerne bien plus que le nombre que nous recevons, et ces gens-là n’osent pas venir parce que ça reste tout de même cher», explique le docteur Oumeziane.

A noter que l’enseignement de l’assistance à la procréation n’existe pas en Algérie. Cette spécialité introduite en 1990 dans le secteur public pour un temps puis qui a disparu, jusqu’à l’an 2000, où le secteur privé a décidé de répondre à la demande grandissante des couples en Algérie, n’est toujours pas enseignée. «Nous avons compté sur nous-mêmes pour nous former à l’étranger et revenir appliquer dans notre pays cette technique qui ouvre bien des portes à la joie dans les foyers», nous disent ces femmes courageuses qui ont décidé de se lancer dans cette belle aventure de la fécondation in vitro malgré les entraves qu’elles rencontrent. Elles souhaitent pouvoir un jour transmettre leur savoir afin de permettre à davantage de couples, aujourd’hui et demain, de goûter aux joies de la paternité et la maternité. Tiziri, un collectif féminin qui sème les bourgeons de l’espoir au cœur des foyers algériens, mérite un grand bravo.

Nadjia Bouaricha
 

La représentation féminine dans les manuels scolaires

Quand l’école reproduit les clichés sur la femme…

le 08.03.12 | 10h00

En donnant l’image d’une femme entièrement dévouée à sa famille et aux tâches domestiques, les manuels scolaires ont l’air de ne pas tenir compte des changements survenus dans la société algérienne ces trente dernières années.

Dans une étude réalisée par Kheira Maïni, enseignante à l’université d’Alger et docteur en sciences de l’éducation (université Paris Ouest) intitulé «Genre et stéréotypes de sexe. Femmes et hommes dans les manuels de lecture de l’école primaire en Algérie», il est fait mention de l’image obsolète de la femme que véhiculent les manuels scolaires et qui, à terme, perpétue les stéréotypes et renforce le sexisme dans le pays.  La femme y est représentée, le plus souvent à la cuisine, s’adonnant aux tâches ménagères ou faisant la couture. Sa propre identité est noyée dans sa fonction de génitrice et d’éducatrice. «Les manuels véhiculent une représentation sociale des femmes traditionnelles par la perpétuation de stéréotypes, en érigeant en modèles des comportements concernant la famille et la répartition inégale des rôles entre hommes et femmes dans la société», explique ainsi Kheira Maïni, précisant que le stéréotype de la «femme à la cuisine», récurrent dans les manuels de lecture, perpétue le modèle traditionnel.   

Selon l’étude en question, le père et la mère occupent quasiment la même position dans les manuels arabes et français, alors que le garçon devance largement la fille.  Mais là encore, les auteurs des livres scolaires ont tenu à marquer la différence entre les deux sexes.  Les attributions du garçon et de la fille sont bien définies : le garçon va à l’école, il fait les courses, il bricole, il jardine mais ne participe pas aux tâches ménagères. La fille va aussi à l’école mais aide sa mère à faire le ménage et la cuisine et à s’occuper des plus petits. Textes et illustrations montrent qu’elle est destinée de façon privilégiée aux tâches ménagères.  Le travail salarié de la mère est inexistant : «Le salariat place la femme dans un contexte hors foyer et sans rapport avec le mari», est-il souligné. Ainsi la femme est appelée par la profession qu’elle exerce : elle est infirmière, policière, institutrice et jamais nommée par son prénom.
«Elle n’est pas perçue comme une personne par un nom mais comme dépendante des autres, perdue dans l’anonymat des mères et des épouses», précise-t-on. Les femmes sont quasiment occultées en tant que citoyennes à part entière et membres productifs de la société. Elles n’existent que par la famille et pour la famille.  

Est-il besoin de rappeler que la scolarisation des filles est en progressive augmentation, qu’elles réussissent excellemment à l’examen du baccalauréat (65,35% contre 34,65% pour les garçons) et que les bancs de l’université en comptent beaucoup plus que les garçons.
Les manuels scolaires ne font guère référence à cette réalité. La tenue traditionnelle prédomine dans les livres de lecture en langue arabe et en langue française, une tenue essentiellement d’intérieur (50% et 73,91%) alors que la tenue moderne ou de travail représente respectivement 17,86% et 26,9%.  Et le rapport homme/femme est très souvent un rapport de domination. Tout ce que fait le père, non seulement n’est pas contesté par le reste de la famille mais semble satisfaire tout le monde. En revanche, les caractères qui sont célébrés chez les mères et les filles sont uniquement les qualités attachées au rôle domestique et éducatif qui définit, selon l’auteure du rapport, historiquement la situation dominée des femmes.

«Ils ignorent celles qui élèvent leurs enfants et travaillent à l’extérieur, celles qui jouent un rôle dans la société, ils ne reflètent qu’un seul aspect de la femme, celui de mères vouée aux tâches domestiques et gardiennes des traditions. Ils renforcent ainsi le sexisme qui existe dans la société», dénonce-t-elle. Les manuels scolaires suggèreraient l’idée que le rôle de mère exige de rester à la maison. L’école participe, d’après l’auteure de l’étude, activement au maintien de cette image traditionnelle de la femme par rapport à des enfants d’âge sensible à l’intériorisation des valeurs, des normes et des modèles sociaux. A en croire Kheira Maïni, l’image de la femme telle qu’elle est véhiculée par les manuels de lecture algériens, une fois assimilée et intériorisée, ne pourra pas, aider les enfants, filles et garçons, une fois adultes, à remettre en cause la place réservée aux femmes dans la société.

Amel Blidi
 
 


08/03/2012
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