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Le climat sous haute tension à Copenhague


Dilem du Jeudi 17 Décembre 2009 | Vu 3393 fois


Edition du Jeudi 17 Décembre 2009

Chronique

Loin de Copenhague

Obama contre l’Amérique libérale, mais avec le pionnier Schwarzenegger. L’Europe presque unie, pour une fois. L’Afrique enfin coordonnée. Les pays émergents. L’Opep. Les pays forestiers. Les ONG accréditées. Les ONG oubliées. Les associations et les militants, dont des casseurs, tenus à l’écart du Bella Center.
Presque aucun consensus sur quelque accord qui pourrait faire figure d’acquis.
C’est sur un champ de bataille, fait de polémiques, de ruptures, d’arrangements, de huis clos et de partielles ententes dans l’enceinte du Bella Center et de batailles rangées entre policiers et manifestants, que tout autour commencent à débarquer les chefs d’État et de gouvernement d’une planète en dérive climatique. On ne peut pas dire que le terrain leur a été préparé ; il devait être aplani, il a été retourné dans tous les sens.
Le spectacle de Copenhague est révélateur de la similitude qui lie l’état politique du monde et son état écologique. L’intérêt commun d’un accord pour une réduction significative des activités humaines à effet de réchauffement pour la planète peine à s’imposer aux intérêts particuliers des nations et des coalitions de nations.
Le sauvetage de la planète a un coût financier et économique, mais aussi politique ou simplement électoral. L’opinion écologique générale est devenue une réalité politique en Occident, mais pas au point de rassurer les pouvoirs contre les réactions populaires à des renoncements sociaux au profit de mesures environnementales.  Malgré l’urgence du péril, l’humanité ne sait pas par où commencer. Dans un accès de voracité, elle a tout consommé ou souillé. Simultanément. L’air, le sol, le sous-sol, l’eau, les arbres, les animaux…
Ici, l’économie d’énergie ne doit pas attenter au niveau de production ou de consommation ; là on n’a que le charbon à bouffer, là-bas que la forêt à vendre, plus loin on n’a rien, pas même de l’eau à boire et, par endroits, l’espace de vie, une île ou un rivage, est en voie de disparition…
À Copenhague, il n’y aura certainement pas d’accord suffisant pour rassurer sur l’avenir physique de la planète. Simplement parce que ce sera un consensus d’États. Au mieux, et malgré la prise de conscience du péril global, on arrivera à un texte qui exprime le juste équilibre des pouvoirs entre nations et groupes de nations.
Ce n’est pas les États et les dirigeants qui ont été à l’origine des grandes avancées de ce monde. La raison agissante et la science ont toujours été les véritables artisans des progrès de l’Humanité. Comme vient de nous le rappeler Claude Allègre, climatosceptique notoire, dans le titre de son dernier et tout récent ouvrage La science est le défi du XXIe siècle.
Sérieuse consolation devant l’impasse politique d’un monde qui se dispute là même où il prétend faire valoir sa solidarité.

M. H.
musthammouche@yahoo.fr 

Copyright (c) LIBERTE 2008
www.liberte-algerie.com


Edition du Jeudi 17 Décembre 2009

Chronique

Loin de Copenhague

Obama contre l’Amérique libérale, mais avec le pionnier Schwarzenegger. L’Europe presque unie, pour une fois. L’Afrique enfin coordonnée. Les pays émergents. L’Opep. Les pays forestiers. Les ONG accréditées. Les ONG oubliées. Les associations et les militants, dont des casseurs, tenus à l’écart du Bella Center.
Presque aucun consensus sur quelque accord qui pourrait faire figure d’acquis.
C’est sur un champ de bataille, fait de polémiques, de ruptures, d’arrangements, de huis clos et de partielles ententes dans l’enceinte du Bella Center et de batailles rangées entre policiers et manifestants, que tout autour commencent à débarquer les chefs d’État et de gouvernement d’une planète en dérive climatique. On ne peut pas dire que le terrain leur a été préparé ; il devait être aplani, il a été retourné dans tous les sens.
Le spectacle de Copenhague est révélateur de la similitude qui lie l’état politique du monde et son état écologique. L’intérêt commun d’un accord pour une réduction significative des activités humaines à effet de réchauffement pour la planète peine à s’imposer aux intérêts particuliers des nations et des coalitions de nations.
Le sauvetage de la planète a un coût financier et économique, mais aussi politique ou simplement électoral. L’opinion écologique générale est devenue une réalité politique en Occident, mais pas au point de rassurer les pouvoirs contre les réactions populaires à des renoncements sociaux au profit de mesures environnementales.  Malgré l’urgence du péril, l’humanité ne sait pas par où commencer. Dans un accès de voracité, elle a tout consommé ou souillé. Simultanément. L’air, le sol, le sous-sol, l’eau, les arbres, les animaux…
Ici, l’économie d’énergie ne doit pas attenter au niveau de production ou de consommation ; là on n’a que le charbon à bouffer, là-bas que la forêt à vendre, plus loin on n’a rien, pas même de l’eau à boire et, par endroits, l’espace de vie, une île ou un rivage, est en voie de disparition…
À Copenhague, il n’y aura certainement pas d’accord suffisant pour rassurer sur l’avenir physique de la planète. Simplement parce que ce sera un consensus d’États. Au mieux, et malgré la prise de conscience du péril global, on arrivera à un texte qui exprime le juste équilibre des pouvoirs entre nations et groupes de nations.
Ce n’est pas les États et les dirigeants qui ont été à l’origine des grandes avancées de ce monde. La raison agissante et la science ont toujours été les véritables artisans des progrès de l’Humanité. Comme vient de nous le rappeler Claude Allègre, climatosceptique notoire, dans le titre de son dernier et tout récent ouvrage La science est le défi du XXIe siècle.
Sérieuse consolation devant l’impasse politique d’un monde qui se dispute là même où il prétend faire valoir sa solidarité.

M. H.musthammouche@yahoo.fr

 www.liberte-algerie.com


SOMMET MONDIAL SUR LE RÉCHAUFFEMENT DE LA TERRE
Le climat sous haute tension à Copenhague
R.I  - Jeudi 17 Décembre 2009 - Page : 10

La Terre se meurt, sauvons-la
Avec l’arrivée des chefs d’Etat et de gouvernement, la Conférence de Copenhague est entrée dans le vif du sujet alors que la tension ne cesse de monter faisant craindre l’échec du sommet.

La fièvre montait hier à Copenhague où les ministres se sont mis au travail dans une ambiance chaotique pour esquisser un accord mondial sur le réchauffement climatique, dans un centre de conférences en état de siège en raison de plusieurs manifestations. A la reprise des travaux en séance plénière, l’Inde dénonçait un «bazar intégral». Tuvalu comparait la conférence au Titanic et le Brésil protestait auprès de la présidence danoise alors que le chef de sa délégation était bloqué par un service d’ordre impitoyable. Près de 40 chefs d’Etat et de gouvernement devaient prendre la parole hier, sans attendre demain comme prévu. Certains étaient déjà arrivés, comme le Premier ministre australien Kevin Rudd ou son homologue britannique Gordon Brown. Au moins 170 personnes ont été arrêtées dans la matinée à proximité du Bella Center, site de la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques, ainsi que dans le centre de la capitale danoise.
Les manifestants arrêtés près du Bella Center cherchaient à pénétrer par l’arrière de l’enceinte, clôturée par plus de 6 km de grillage. Depuis l’aube, des restrictions ont été mises en place à l’entrée des ONG et un hélicoptère a été placé en vol stationnaire au-dessus du bâtiment.
Dans le centre de conférences, le Premier ministre australien a averti sans détours que tout pouvait arriver d’ici vendredi. «
Il n’y a aucune garantie de succès. Soyons très clairs là-dessus», a-t-il déclaré.
Une réunion ministérielle restreinte de 25 ministres choisis par la présidence danoise de la conférence, dont six Européens, était prévue à la mi-journée pour commencer à rédiger l’accord que devront adopter demain quelque 120 chefs d’Etat ou de gouvernement. Cette réunion a déjà été reportée à deux reprises, selon une source diplomatique allemande. M.Brown a d’ailleurs exprimé son pessimisme sur la BBC, jugeant «
très difficile» d’aboutir à un accord.
Les négociateurs qui se préparent désormais à une, voire deux nuit blanches, ne cachent pas non plus leur inquiétude après une nuit presque complète de consultations.
Le Premier ministre danois Lars Loekke Rasmussen a pris hier la présidence de la conférence en remplacement de Connie Hedegaard qui va désormais se consacrer aux consultations informelles des ministres pour aboutir à un accord. Cette disposition technique a été annoncée en séance plénière. Les chefs d’Etat ou de gouvernement prennent couramment la main dans les dernières heures des conférences.
Mme Hedegaard a cependant été plusieurs fois vivement critiquée pour sa gestion des travaux, notamment par les pays en développement.
Lundi, un coup de colère des Africains avaient entraîné une suspension des travaux et fait perdre une demi-journée de travail aux négociateurs. «
Je suis un tout petit peu soucieux, car il reste tellement de travail à faire. Je crains un nouvel incident, parce qu’alors on aurait du mal à conclure», a confié l’ambassadeur de France pour le climat, Brice Lalonde.
«
Les pays en développement craignent toujours le coup de force des pays industrialisés, tout cela entraîne beaucoup de tensions», a-t-il expliqué. Devant le Parlement européen à Strasbourg, le Premier ministre suédois Fredrik Reinfedlt, qui préside l’Union européenne, a douté que l’accord de Copenhague permette d’atteindre l’objectif affiché d’un réchauffement limité à 2 degrés. «Nous avons besoin de (cet) objectif» mais «je ne suis pas certain que nous y parviendrons», a-t-il prévenu.
Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a réitéré hier qu’un accord ne saurait être trouvé sans aide chiffrée à long terme aux pays pauvres. A ce stade, le seul consensus qui semble émerger concerne une aide immédiate totale de 10 milliards de dollars par an sur trois ans dès 2010 pour aider les plus démunis à faire face aux impacts du réchauffement.
L’Union européenne a déjà annoncé qu’elle en assumerait au total 10 milliards à elle seule entre 2010 et 2012. Mais rien n’a été arrêté au-delà. Le but de la conférence est de trouver un accord apportant la meilleure riposte possible au changement climatique et pouvant entrer en vigueur début 2013.
En fin de matinée, environ deux mille manifestants, selon la police, étaient arrivés à 200 mètres du Bella Center, à l’appel du collectif «
Climate Justice Action». Ils ont été empêchés d’aller plus loin par un impressionnant dispositif       policier

PDFr.

Entretien avec Corinne Lepage, députée au Parlement européen

«Sans convention juridique, le sommet n’aura pas de caractère contraignant»

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Entretien réalisé par notre envoyé spécial à Copenhague 
A. Lemili


LA TRIBUNE : Peut-on, d’emblée, connaître le sentiment de l’ancienne ministre de l’Environnement que vous avez été et de votre qualité de membre actuel de l’UE sur ce qui se passe à Copenhague ?
Corinne Lepage :
 Je pense qu’il y a beaucoup d’espoir pour les peuples ; il se passe à travers le mouvement de la société quelque chose de formidable. Ceci étant, il semble toutefois impossible qu’on arrive aujourd’hui à un accord à hauteur de nos ambitions et nos besoins.

Quelle en serait la raison ?
D’abord parce qu’il n’y aura pas de convention juridique, c’est trop court. Et, sans convention juridique, il n’y a pas de risque de contraintes. Par ailleurs, le financement à long terme n’y est toujours pas, ce qui, d’une manière logique, fait que les pays du Sud, parce que les engagements précédents, notamment sur l’aide publique aux pays en voie de développement, n’ayant jamais été honorés, en fassent un point de fixation. Je suis également inquiète sur les objectifs parce que là je sors d’une réunion LCA sur les engagements à long terme. Or, aucun chiffre ne figure sur le graphe de présentation.

La situation se limite donc à une question de sous…
Non, pas à une question de sous. Quand je parle de chiffres je le fais en termes d’objectifs. Je pense que si on ne donne pas de chiffres sur ce que recommande le GIEF (groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, ndlr), il est peu probable d’arriver à cet engagement de ne pas dépasser une augmentation de deux degrés alors que ce n’est vraiment pas possible. C’est pour cela que je reste partagée entre l’espoir et l’inquiétude. L’espoir parce que je pense qu’il y a un mouvement formidable des peuples et des collectivités locales. J’ai été frappé de ce qu’a dit Arnold Schwarzenegger, comme par exemple sa conviction que le protocole de Kyoto doit être respecté, que la Californie s’engageait à réaliser 45% d’énergie renouvelable d’ici 2020 et surtout que … «les grands mouvements n’étaient pas faits par les ministres dans les couloirs mais par les peuples». 
J’ai trouvé ça très bien.
Mais, en même temps, je suis inquiète pour la simple raison que les textes sont faibles et qu’il n’y a pas d’engagements financiers sur le long terme surtout du côté des Etats-Unis à un moment où l’Europe et le Japon ne les honorent qu’à court terme.

Partagez vous l’idée d’une manœuvre organisée de torpillage du protocole de Kyoto ?
Si vous voulez, le protocole de Kyoto a des avantages et des inconvénients. L’avantage c’est qu’il lie les Etats et les engagent même s’il n’y a pas de sanctions. L’inconvénient c’est que les Etats-Unis ne veulent pas le ratifier, le Canada et le Japon sont hésitants et alors il ne reste que l’Europe qui le respecte mais seulement sur le court terme. Ce que je constate c’est qu’elle fait beaucoup d’efforts mais sauf qu’elle ne parle pas d’une seule voix comme elle se singularise par des initiatives isolées. S’agissant de la France par exemple, le plan Borloo est le même que celui qu’a voté le Parlement européen mais c’est vrai qu’au niveau de l’expression, le président de la République (française, ndlr) est assez présent.

Copenhague, un aveu d’échec ?
Il y a ce risque, d’autant que c’est lié à trois questions essentielles : le caractère contraignant, la nature des objectifs et le cadre de financement, lesquels déterminent le rapport de force entre Etats. Je crains en conclusion que tout le sommet ne reste qu’au stade des envolées lyriques, sans plus. D’ailleurs, il est clair, au moment où nous nous entretenons, qu’il  n’y aura pas de protocole de Copenhague comme il y a eu un protocole de Kyoto. Le groupe Afrique est très éveillé sur le sujet, j’en donne pour preuve son inlassable activité pour arracher un protocole de Kyoto II. Malheureusement, il n’y a que l’Europe qui soutient Kyoto et ce n’est pas suffisant


Chakib Khelil au sujet de l’accord sur l’énergie Algérie/UE

L’Algérie pose ses conditions

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Photo : Riad

Par Youcef Salami

L’accord, dit stratégique, sur l’énergie, qui devrait lier l’Algérie à l’Union européenne, semble se heurter à des difficultés. L’UE veut à travers cet accord un approvisionnement fiable en gaz algérien, l’Algérie une libre circulation des personnes. L’Algérie doit en tirer partie : ce qui est «important» pour nous, ce n’est pas tellement de vendre du gaz mais d’obtenir par exemple «le libre passage des personnes entre l’Algérie et l’UE», a souligné hier le ministre de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil, sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale. Plusieurs réunions entre responsables européens et algériens ont eu lieu ces dernières années en vue de boucler les négociations relatives à cet accord. Sans succès. La partie algérienne veut que cet accord, une fois finalisé et adopté, soit applicable dans tous les pays de lUE : c’est un préalable que les Vingt-sept rejettent. Un tel accord serait de nature à rendre plus propices les conditions dans lesquelles investissent aujourd’hui Sonatrach et Sonelgaz dans l’espace UE. Ces deux sociétés éprouvent toutes les peines du monde à y monter des projets, notamment en Espagne, un pays où le marché énergétique semble hermétique, peu ouvert à la concurrence. En tout cas, les deux sociétés algériennes ne sont pas les seules à rencontrer des obstacles sur ce marché : les entreprises russes, par exemple, sont dans la même situation. Chakib Khelil a par ailleurs parlé de la taxe sur l’énergie que les pays consommateurs souhaitent imposer aux pays pétroliers et gaziers à la faveur du sommet de Copenhague. Selon lui, cette taxe n’est ni dans l’intérêt des pays producteurs ni dans celui des pays en voie de développement car ces derniers se verront obligés de payer cher le pétrole et le gaz qu’ils vont acheter si jamais une telle taxe est acceptée. Le ministre a affirmé que les pays membres de l’OPEP et des pays non-OPEP ont tenu des réunions autour de cette question pour affirmer leur opposition à cette imposition. Il y a un «consensus très clair» au sein des pays pétroliers pour rejeter cette taxe discriminatoire, a-t-il dit. Chakib Khelil a rappelé ce que coûterait cette taxe aux pays producteurs si elle venait à être décidée : 3 000 milliards de dollars d’ici à 2050 en termes de manque à gagner en revenus à l’exportation. Dans son intervention, le ministre de l’Energie et des Mines a évoqué également les énergies renouvelables et la volonté de l’Etat de les promouvoir, rappelant que son département s’apprête à soumettre au gouvernement un programme de développement de ces énergies
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17/12/2009
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