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Actualité | jeudi 17 mai 2012

 

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CHRONIQUES

 

Tamanrasset plombée par l'insécurité
Samedi 3 mars 2012. Attentat dans le Sahara. Tamanrasset, à 2000 kilomètres au sud d’Alger, est tirée brusquement de sa...
 

Mandat de dépôt pour un transitaire et 4 douaniers sous contrôle judiciaire
Tard dans la journée d’hier, dix douaniers et cinq civils, dont un transitaire et deux de ses agents, étaient toujours au tribunal...

Tinzaouatine et la «route promise» ?
Cheveux aux vents, jeans sablés, téléphones portables diffusant musique à pleins décibels, de jeunes Imuhar (Targuis)...

Ecole, République et laïcité
LP’Algérie continuait à faire dans la confusion idéologique après l’indépendance ; plus de quarante ans...

Les travailleurs du secteur du nucléaire créent l'Union des syndicats
Il y aura des départs à l’étranger. Il y a une instabilité chronique dans le secteur (de l’énergie...

Actualité

Tamanrasset plombée par l'insécurité
Samedi 3 mars 2012. Attentat dans le Sahara. Tamanrasset, à 2000 kilomètres au sud d’Alger, est tirée brusquement de sa...

 

Le tourisme : la mort programmée
La détérioration du climat sécuritaire a lourdement impacté sur la vie à Tam : les commerces ferment tôt et...

 

Juillet 2005 : la révolte des jeunes Touareg
Juillet 2005, de violentes émeutes sociales éclatent à Tamanrasset.

 

Tagmart, Taouendert, terre des «Imûhar» nationalistes
Tagmart, petit village touareg au pied de la chaîne du Hoggar, à 25 km au nord-ouest de Tam.

Sports

Des odeurs nauséabondes
Mardi à Sétif, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Hachemi Djiar, a enfoncé une porte ouverte en dénonçant la...

 

Deuxième doublé, 44 années après
Après la 8e Coupe d’Algérie arrachée le 1er mai, les hommes de Geiger qui ont effectué un véritable marathon...

 

«Notre doublé est amplement mérité»

Economie

Saidal peut servir de référence pour les prix
L’assainissement du marché national du médicament est au devant de l’actualité à l’annonce de nombreux cas...

 

«Nos produits sont de moins en moins contrefaits»
Schneider Electric Algérie et son partenaire CDMI Sécurité (Centre de distribution de matériels informatiques) ont pris part,...

 

Amar Bouabada, PDG de CDMI Sécurité : «Le savoir-faire Schneider nous est transmis par la formation»
«C’est grâce à Schneider que nous sommes en mesure d’offrir, aujourd’hui, cette solution complète et...

International

l'Arabe Saoudite et l'Iran entrent de plain-pied dans la guerre froide
Entre l’Arabie Saoudite et l’Iran, la guerre froide est désormais déclarée. Face à la menace iranienne et...

 

Exercice militaire de grande ampleur en Jordanie des Américains et leurs alliés
Les Etats-Unis et leurs alliés ont commencé mardi en Jordanie un exercice impliquant quelque 12 000 militaires, ont annoncé de hauts...

 

Washington coordonne les livraisons d'armes aux rebelles syriens
Alors que la révolte syrienne est entrée dans son 15e mois, les combats entre soldats et rebelles se multiplient malgré la...

Culture

65e Festival de Cannes : que la fête commence !
Mercredi, 19h15 : pour la 65e fois, Cannes convie la planète Cinéma sur son tapis rouge pour célébrer le 7e art, ses gloires...

 

Lila Borsali. Chanteuse andalouse : «Sans enrichissement, on risque de perdre le patrimoine andalou»
Lila Borsali vient sortir un nouvel album, une nouba Rasd Dhil. C’est le rêve de cette jeune interprète de musique arabo-andalouse. A...

 

Terrorisme et contrebande

Tamanrasset plombée par l’insécurité

le 17.05.12 | 10h00

 
 

Samedi 3 mars 2012. Attentat dans le Sahara. Tamanrasset, à 2000 kilomètres au sud d’Alger, est tirée brusquement de sa torpeur millénaire.

Tamanrasset.
De notre envoyé spécial

 

Un attentat kamikaze, 180 kilos de TNT, viennent de souffler les bâtiments du groupement de gendarmerie faisant une vingtaine de blessés parmi les gendarmes, pompiers et passants et tuant les deux kamikazes (maliens), chair à canon du très mystérieux groupuscule terroriste : le Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest, commanditaire de l’attentat. Porte sud des champs gaziers et pétroliers, ville garnison (EM de la 6e Région militaire), propulsée (en 2010) en première ligne de la lutte contre le terrorisme au Sahel (elle abrite le quartier général du Cemoc, le centre d’état-major commun opérationnel conjoint des armées des pays du champ), Tamenghest paie le prix fort de sa proximité avec le baril de poudre sahélo-saharien.

Plus d’un mois après, la vapeur de psychose écume l’air ; l’incompréhension, l’incertitude quant à l’avenir tancent la ville la plus cosmopolite du Sud algérien. Plus de 100 000 habitants, une superficie représentant le quart de l’Algérie ; une cinquantaine de nationalités différentes, les 48 wilayas présentes. Epargnée par une décennie de guerre civile, l’ancienne oasis, devenue trop vite métropole, découvre le terrorisme. Les nouvelles provenant de l’extrême «sud» sont par ailleurs tout autant explosives.

Le 6 avril, quelque part dans l’espace Azawad. Une bombe à fragmentation fait perdre au Mali son nord : le Mouvement national pour la libération de l’Azawad, après 50 ans de luttes politique et armée, proclame officiellement la sécession de la République du Mali et donne naissance au premier Etat touareg dans la sous-région. Ici, la nouvelle a sonné le tocsin, réveillé les vieux démons de la division et ajoute à la crispation ambiante dans toute la région. Le lendemain, 7 avril, le Premier ministre et SG du RND, Ahmed Ouyahia, se rend dare-dare sur les lieux, échaudé aussi par les velléités de boycott des prochaines élections agitées par une aile de son parti à Tamanrasset, mécontente de la présence sur la liste d’un contrebandier notoire dont le frère est député au… Niger.

Ouyahia s’emmêle les casquettes, promet des logements (16 000 unités), des investissements (création de dizaines de sociétés publiques), de l’emploi et surtout flatte l’ego des autochtones, loue l’esprit «nationaliste» des Touareg Ahaggar. «Jamais dans l’histoire de l’Ahaggar on n’a parlé ni d’abstention ni de boycott. Les Touareg sont de vrais nationalistes et leur défunt chef spirituel, L’hadj Moussa Ag Akhamokh, en a été l’exemple», déclarait lors de son meeting le PM. Akhamokh avait décliné l’offre du général de Gaulle portant partition de l’Algérie entre Nord et Sud.

A l’aéroport, les policiers sont plus nerveux que d’ordinaire. Les gringos, suspects potentiels, passent à la trappe. Fouille tactile. Sur les six kilomètres qui séparent l’aéroport Aguenar- Akhamokh, deux nouveaux points de contrôle de la gendarmerie ont été installés. Les contrôles de police ont également été renforcés sur tous les axes routiers menant de/ou vers Tamanrasset. Faute de place dans les célibatoriums, les renforts de police ont été casés dans l’auberge des jeunes de Tahaggart. La ville somnole le jour, s’ennuie à la tombée de la nuit. L’unique salle de cinéma est fermée depuis des lustres, le théâtre communal aussi.

La bibliothèque municipale est en construction et la maison de la culture est devenue une annexe de la maison de l’artisanat : que des foires et des expositions !  
A Tam, dans sa demeure aux portes toujours ouvertes, un chef spirituel, l’amenokal des Touareg Ahaggar, égraine son chapelet d’inquiétude. Ahmed Edaber, cousin de Hadj Moussa Ag Akhamokh, l’amenokal décédé en 2006, n’aime pas l’air vicié qu’inhale à pleins poumons sa ville. «Après l’attentat (du 3 mars contre le groupement de la gendarmerie), nous avons tenu une réunion avec les notables et chefs de tribu et avons saisi officiellement le ministre de l’Intérieur, et avons demandé au président de la République d’assurer la sécurité et la quiétude et de contrôler ces va-et-vient incessants.»

Edaber, après trois mandats de député (RND) - «postes officiels» qui lui vaudront une perte sèche de crédit auprès des Touareg, notamment auprès de jeunes - renonce à briguer un autre mandat, veut redevenir amenokal plein et se retire de la politique. «C’est un choix pour l’Algérie, atteste-t-il, mûrement réfléchi, dicté par les nouvelles donnes et le caractère sensible de la fonction d’amenokal qui ne s’accommode pas de chapelles politiques.» Après 30 ans passés à explorer l’univers du Grand Sud, Marzouk, ingénieur en électronique, le plus amashaq (targui) des Kabyles de Tamanrasset - les dialectes malien, nigérien et algérien du Tamashaq n’ont plus de secrets pour lui - dit ne plus «reconnaître sa ville», la capitale des Kel Ahaggar, tant celle-ci a changé : explosion démographique, expansion anarchique, montée de l’insécurité, contrebande d’armes, drogues, prostitution, sida, terrorisme... Tamanrasset et son oued éponyme n’ont rien d’un long fleuve tranquille.

La ville grandit à vue d’œil : infrastructures routières, zones d’expansion urbaine, touristique, une prometteuse zone industrielle, des équipements publics à l’architecture sans nom, poussent tels des champignons. Ici, l’Etat a dépensé sans compter, fait travailler une main-d’œuvre, étrangère et nationale, par dizaines de milliers. Mais plus que l’argent, l’eau a changé le visage de la ville. Des haciendas avec piscine font leur apparition dans les beaux quartiers ; des jardins fleurissent ; l’agriculture saharienne est promise à un bel avenir.

Projet pharaonique (3 milliards de dollars) l’eau, acheminée du bas In Salah par plus de 1200 km de canalisations, a certes déserté la stèle d’Ilaman - jet d’eau situé au centre-ville et inauguré récemment par Bouteflika - mais elle est là, modérément salée, irrigue les veines asséchées d’une partie de l’agglomération. Néanmoins, Tamanrasset doit encore attendre pour étancher complètement sa soif millénaire, faute… de réseau de distribution aux normes et de stations de déminéralisation. Le chantier devrait, d’après des responsables, être lancé «très prochainement».         

Mohand Aziri
 

Le tourisme : la mort programmée

le 17.05.12 | 10h00

La détérioration du climat sécuritaire a lourdement impacté sur la vie à Tam : les commerces ferment tôt et l’économie tourne au ralenti.

Pour le «tourisme saharien», c’est carrément le coup de grâce. Pas de visa pour les touristes étrangers depuis décembre 2010 ; des sites et circuits touristiques, parmi les plus visités, dont le Tassili n’Ajjer, sont officiellement fermés. «C’est encore zéro touriste cette année !», peste Mohamed Solah, vice-président de l’association des tours-opérateurs. Plus de la moitié des agences ont mis la clé sous le paillasson, 150 selon lui, faute d’activité. A l’Office national du tourisme (ONAT), on s’interroge et on compte ses dettes accumulées pendant six mois de travail sans salaire. «Je ne peux pas croire que cette situation est le fait du hasard, s’indigne un commercial.

Nous commencions vraiment à faire des projets, à reprendre le terrain perdu et l’office allait même renouveler son parc auto pour rivaliser avec la concurrence mais… c’est foutu. C’est un complot… peut-être que ce sont les Libyens qui sont derrière.» Délire paranoïaque ? La peur des kidnappings, des bandes armées et autres groupuscules fondamentalistes qui écument le Sahara frappe d’hypocinésie nombre de secteurs d’activité. Même le Parc national du Hoggar (OPNA) a dû stopper net ses travaux d’inventaire des sites archéologiques, avoue Ahmed Aouali, le nouveau directeur de l’OPNA.
 

Mohand Aziri



18/05/2012
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