ROUIBA ......

J’adoooooooooore la neige

Inaâl bouha !

Moi, de voir comment le régime de bananes qui nous non-gouverne a géré cette vague de froid, j’ai réellement peur. De quoi j’ai peur ? Mais bon Dieu ! Vous n’avez donc pas de calendrier sous les yeux, à la maison ou au boulot ? Si ? Alors regardez-le plus attentivement. A la date du 21 juin. Oui ! Le 21 juin ! Ça sera le premier jour de l’été. Ah ! Je vois à votre visage soudain crispé, à vos yeux exorbités et à vos mains qui tremblent que vous venez enfin de saisir toute l’étendue du désastre qui nous guette. La canicuuuuuuule ! La canicule, khouya ! Celui qui n’arrive pas à se dépêtrer de 50 centimètres de neige fondante ne pourra jamais faire face à un «plus 33 degrés» et à un soleil qui chauffe à blanc. Je vois d’ici les villages et villes d’Algérie bloqués, isolés, coupés du reste du monde par des courants d’air chaud. J’imagine sans peine les longues queues devant les camions servant les climatiseurs. Je crains déjà les braquages contre les magasins qui vendent des ventilateurs. Je suppose aussi que les pauvres bidasses, les militaires, déjà fortement sollicités en hiver, vont, encore une fois, être rappelés pour parachuter des fardeaux d’eau minérale sur les zones enclavées, asséchées. Avec à la clé un gros casse-tête. Larguer des couettes, des duvets de plume en hiver, ça va, l’atterrissage se fait plus ou moins en douceur. Mais des fardeaux d’eau, des packs de 6 bouteilles de 2 litres chacune, on va droit vers le massacre, la boucherie. Les hôpitaux vont vite être débordés. Et puis, que va-t-on inscrire sur les formulaires d’admission ou, plus grave, sur les actes de décès ? Mort des suites d’une averse d’Ifri ou de Guedila ? Non ! Non ! Non ! Moi, je vous le dis, l’heure est grave. N’attendons pas les premiers siroccos pour tirer la sonnette d’alarme. Même si cette sonnette est gelée en ce moment, tirons-la fort, quitte à la casser. Moi, de toutes les façons, j’ai déjà pris les devants. Je constitue des stockes de neige. Oui, M’sieur ! Hier, avec les nouvelles averses de poudreuse, j’ai rempli des bidons pleins de neige. Et je les ai mis au congélo. Faut dire aussi que j’avais de la place. Forcément, avec des tomates à 120 dinars, de la viande à 2 000 dinars le kilo et du poisson à 3 000 dinars, voir 4 000, on a toujours de la place dans son frigo. Du coup, je pense être paré, prêt pour l’été. A moins que la Sonelgaz ne procède à des délestages. Là, je suis bien obligé de l’admettre, je serai vachement embêté avec ma neige en train de fondre. Mais qui sait ? D’ici là, les militaires vont peut-être procéder au largage massif de groupes électrogènes sur nos têtes, hein ? Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. 
H. L.