ROUIBA ......

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Un seul héros, notre public


JEUDI 19 et VENDREDI  20  NOVEMBRE 2009;

Jeudi  19 et Vendredi 20 Novembre 20091111

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Dilem du Jeudi 19 Novembre 2009 | Vu 8281 fois


Edition du Jeudi 19 Novembre 2009

Chronique

Un seul héros, notre public

Le match est terminé sur une belle victoire. Il aura fait beaucoup de dégâts. Et pas dans le chauvinisme égyptien.  Les dégâts sont aussi politiques. À beaucoup d’Algériens, on ne pourra raconter de sitôt la fable de la “fraternité arabe”.
Tout au long de cette aventure, les deux pouvoirs algérien et égyptien, dénués de légitimité, ont rivalisé de génie manipulateur pour exploiter l’opportunité “sportive”. Il faut admettre que, sur ce registre, le système Moubarak a été plus audacieux que le système Bouteflika, puisqu’il a été jusqu’à organiser un guet-apens sanglant contre les Algériens, officiels et supporters, pour imposer la victoire de son équipe. La bataille tournant à l’affrontement d’État, l’Algérie a reculé. Seuls les semi-officiels, victimes directes de l’accueil “musclé”, comme Raouraoua, le président de la FAF, ont refusé la réconciliation que les Égyptiens suggéraient après le fait accompli. Mais trop tard pour contenir la colère d’une population révoltée par l’embuscade traître du Caire : partout des jeunes se sont attaqués, avec violence, à tout ce qui représentait l’agresseur égyptien. Le silence des autorités nationales, probablement motivé par le souci de ménager leurs homologues égyptiennes, n’a pas aidé à calmer les esprits. Le pouvoir s’est surpassé dans sa disponibilité à aider les tifosi algériens à repartir au plus tôt à Khartoum ; cela fera des milliers de manifestants en moins et, si possible, fera oublier, au plus vite, l’agression égyptienne et la paralysie diplomatique nationale qui s’ensuivit.
Sauver la “fraternité arabe”, dont des Algériens ont éprouvé l’inanité à leur corps défendant, n’a pas été la préoccupation des seuls responsables politiques. Après le cinéaste Ahmed Rachedi, qui fait un témoignage inédit sur le sang égyptien versé pour l’indépendance de l’Algérie, c’est au tour d’un groupe d’“intellectuels” du Ceneap de diffuser un projet de pétition pour dénoncer le “chauvinisme” des… Algériens ! Ils y dénoncent “des pratiques politiques et d’information irresponsables” et nous indiquent, péremptoires, “notre seul ennemi : le projet sioniste”. Justement, cela ne semble pas être l’avis des Égyptiens, mesdames et messieurs les intellectuels. L’ennemi intime des Algériens, c’est d’abord la dictature et l’intégrisme. Et depuis des décennies que l’autorité étouffe la nation et que l’islamisme l’ensanglante, nous n’avons pas encore lu vos pétitions à ce sujet. Le sionisme, c’est loin, on peut le défier ; le front de l’intégrisme est dans le quartier, c’est plus risqué. Et puis c’est des “frères” qui nous terrorisent !
À moins qu’il ne s’agisse de ménager des partenaires de l’université du Caire, comme Zayed Ahmed Rachedi qui, en 1974, a déjà tourné un court métrage en hommage aux “héros d’Égypte”, présida le festival d’Ismaïlia en 2004 et qui attend, dit-on, la confirmation de la commande égyptienne pour le tournage d’El-Oubour (la traversée… du canal de Suez en 1973, dont on connaît la fin).
La fraternité arabe, si elle n’est pas payante pour la société, l’est parfois pour “la société civile”. S’il y a un hommage à rendre, c’est au public de l’équipe algérienne. Dans les vicissitudes politico-économiques qu’on nous impose, ce fut vérifié : c’est la seule valeur sûre.

M




Il n’y a pas d’âge pour être supporter des Verts… Ces deux photos nous viennent de Bouira


M. H.musthammouche-www.liberte-algerie.com



Réponse aux Pharaons

Nous irons au pays «Arc en ciel»  et de Mandela parce que ce dernier a fait ses armes chez nous et qu’il fallait que nous soyons ses invités.

La réponse n’a pas tardé à venir. Les Fennecs ont répondu aux Pharaons qui n’ont pas pu se dépêtrer de leurs langes de momies, gardées au chaud pour sauvegarder leur histoire. Mais l’histoire finit toujours par rattraper les intrus. Oum Ed-Dounia, ce pays si tant adulé par les naïfs que nous sommes, nous avait donné rendez-vous chez lui pour un traquenard.
Un rendez-vous avait été pris sur terrain neutre, au Soudan, plus grand pays du continent, à équidistance des deux pays.
Tétanisés au Caire, le duel sur terrain neutre a désigné le vainqueur, cette Algérie cœur et âme avec ses Verts. Le passage au pays frère n’est plus qu’un cauchemar qu’on ferait vite d’oublier sauf s’il y a mort d’homme. 
Sur le terrain, les Verts, c’est-à-dire ces Algériens qui étaient aussi bien sur le terrain que dans les gradins, dont le nombre a été limité par cette institution qui s’appelle la Fifa, ont démontré que tout se joue à arme égale, même si ailleurs on auvait souhaité que l’Égypte passe le cap, pour ses soutiens inavouables, d’une politique dépassée.
Le sport restant le sport, l’Algérie a montré sa suprématie dans le domaine du football malgré les intimidations de nos hôtes, longtemps et depuis  longtemps qualifiés de “frères”.
Nous irons au pays “Arc-en-ciel” et de Mandela parce que ce dernier a fait ses armes chez nous et qu’il fallait que nous soyons ses invités.
Chose faite car à adversaire venu en ennemi, il fallait répondre par la suprématie. Les jeunes du lucide Saâdane ont répondu en mouillant leur maillot et avant eux et avec eux ces milliers de jeunes qui ont fait le voyage à Khartoum, avec en poche quelques dinars et la qualification plein le cœur.
L’Algérie entière, du Sud au Nord, de l’Est à l’Ouest, n’a vibré que pour ce passage au pays de Mandela qui aurait été triste que son pays d’accueil ne soit pas présent à la grande fête de cette Coupe du monde.
Nous y sommes. Merci aux onze gladiateurs qui ont été sur le terrain et bravo à ceux qui ont sillonné les rues d’Alger et de Khartoum, capitale de ce pays qui entre dans le cœur des Algériens.

O. A.abrousliberte@gmail.com



19/11/2009
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