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Syrie : un nouveau foyer de tension dans la ville de Homs

Syrie : levée de l'état d'urgence en vigueur depuis 1963

 

Bachar Al-Assad, le 30 mars à Damas.

Bachar Al-Assad, le 30 mars à Damas.AFP/-

 

Le gouvernement syrien a annoncé, mardi 19 avril, une série de mesures destinées à desserrer l'emprise sécuritaire du régime sur la population. Dans une apparente tentative d'apaiser le mouvement de contestation qui s'amplifie à travers le pays, le cabinet a approuvé des projets de loi pour la levée de l'état d'urgence, l'abolition de la Haute Cour de sûreté de l'Etat, une juridiction d'exception, et la réglementation du droit de manifester.

Quelques heures avant l'annonce de ces mesures, les autorités avaient toutefois prévenu qu'elles n'accepteraient aucune nouvelle manifestation, "sous n'importe quel slogan". "Les lois (...) seront appliquées dans l'intérêt de la sécurité des citoyens et de la stabilité du pays", a averti le ministère de l'intérieur, en allusion à la loi sur l'état d'urgence.

Cela n'a pas empêché les habitants de Banias, dans l'ouest de la Syrie, de descendre dans la rue pour réclamer la démocratie. "Ni salafiste, ni Frère musulman. Nous voulons la liberté", ont scandé des centaines de personnes, en allusion aux accusations des autorités selon lesquelles des groupes islamistes originaires de Banias sèmeraient "la terreur" en Syrie.

La suppression de la loi d'urgence, en vigueur depuis 1963, et qui permettait, entre autres, l'arrestation de "suspects ou de personnes menaçant la sécurité"était l'une des principales revendications du mouvement de contestation sans précédent déclenché le 15 mars dans la foulée des révoltes arabes. A la fin de mars, Bachar Al-Assad avait donné jusqu'au 25 avril à une commission juridique pour rédiger une nouvelle législation.

"BEAUCOUP DE MOTS ET PEU D'ACTES"

Mardi, les manifestations violentes se poursuivaient en Syrie. Au moins quatre personnes ont été tuées par balle, avant l'aube, lors de la dispersion par les forces de sécurité d'un sit-in contre le régime, à Homs, a affirmé un militant des droits de l'homme. Plus tôt dans la journée, d'autres activistes avaient évoqué des "tirs nourris" contre les vingt mille manifestants rassemblés sur la place de l'Horloge, "rebaptisée 'place Tahrir', comme celle du Caire", a précisé un militant politique.

"La violence là-bas continue de susciter une profonde inquiétude, et il est clair que le gouvernement doit engager d'urgence des réformes plus importantes, et cesser d'utiliser la violence contre des manifestants pacifiques", a déclaré Mark Toner, le porte-parole de la diplomatie américaine."Nous avons entendu beaucoup de mots et vu peu d'actes" de la part du président Bachar al-Assad, a-t-il ajouté.

 

 

 

Syrie : un nouveau foyer de tension dans la ville de Homs

 

Lors de manifestations à Homs, dans le centre de la Syrie, lundi 18 avril 2011.

Lors de manifestations à Homs, dans le centre de la Syrie, lundi 18 avril 2011.REUTERS/HO

 

Au moins quatre personnes ont été tuées par balle, mardi 19 avril avant l'aube, lors de la dispersion par les forces de sécurité syriennes d'un sit-in contre le régime à Homs, a affirmé un militant des droits de l'homme. Plus tôt dans la journée, d'autres activistes avaient évoqué des "tirs nourris"contre les vingt mille manifestants rassemblés sur la place de l'Horloge, "rebaptisée place Tahrir, comme celle du Caire", a précisé un militant politique.

Les manifestants avaient érigé des tentes et apporté de la nourriture. "Tout Homs est là. Nous sommes tous des Syriens appelant à la liberté. Les médias officiels mentent quand ils disent que des intrus étrangers sont parmi nous pour provoquer des violences", affirmait Noura, une participante. Des dizaines de milliers de personnes avaient pris part plus tôt aux obsèques de sept personnes tuées la veille à Homs par les forces de sécurité, selon des militants des droits de l'homme.

Les autorités syriennes, elles, évoquent la mort de cinq officiers de l'armée, dont un général, et de trois enfants, tués ces dernières vingt-quatre heures par des "groupes criminels armés" dans la région de Homs. Ces gangs "qui bloquent les routes et sèment la peur ont surpris le général Abdo Khodr Al-Tellaoui, ses deux enfants et son neveu. (...) Ils ont été tués de sang-froid",ont indiqué l'agence officielle Sana et les journaux officiels, en affirmant que les victimes avaient été également "mutilées".

"RÉBELLION ARMÉE DE GROUPES SALAFISTES"

Le ministère de l'intérieur syrien a promis, lundi, de mater une "rébellion armée" fomentée par des "groupes salafistes". "Les événements dans certains gouvernorats, notamment à Homs et à Banias [nord-ouest] où des soldats, des policiers et des civils ont été tués et des biens publics et privés détruits montrent qu'il s'agit d'une rébellion armée de groupes salafistes", a affirmé le ministère.

"Nous n'allons pas tolérer les activités terroristes de ces groupes armés qui portent atteinte à la sécurité des citoyens et les terrifient. Nous allons imposer avec fermeté la sécurité et la stabilité dans tout le pays en poursuivant les terroristes où qu'ils se trouvent pour les traduire devant la justice et mettre fin à toute forme de rébellion armée".

"RÉPONDRE AUX ASPIRATIONS LÉGITIMES"

La tension est vive à Homs depuis de la mort, samedi, d'un cheikh interpellé une semaine auparavant. A Talbiseh, dans la région de Homs, au moins quatre personnes ont été tuées, dimanche, par les forces de sécurité, selon des témoins. Les autorités ont annoncé qu'un policier avait été abattu, que onze autres avaient été blessés, ainsi que cinq soldats.

Au moins deux cents personnes ont été tuées depuis le début de la contestation, selon Amnesty International. Les Etats-Unis ont de nouveau appelé le président Assad à "répondre aux aspirations légitimes de son peuple". Ils ont également réagi à un article du Washington Post qui s'appuie sur des câbles diplomatiques révélés par WikiLeaks. Le papier affirme que Washington aurait financé en secret des groupes de l'opposition syrienne et une chaîne critique à l'égard du régime. "Nous travaillons avec un ensemble d'acteurs de la société civile en Syrie dans le but de renforcer la liberté d'expression", a déclaré Mark Toner, le porte-parole du département d'Etat. "Cela fait partie de notre soutien à la société civile et aux ONG" partout dans le monde.

http://www.youtube.com/watch?v=zgePViHfW9c&feature=player_detailpage

 



19/04/2011
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