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Europe |  12 novembre 2011

La fin de Berlusconi

Après l'adoption samedi en Italie de la loi de stabilité financière à la Chambre des députés, Silvio Berlusconi a démissionné de ses fonctions de président du Conseil. Le Cavaliere a remis son mandat dans la soirée au président de la République, Giorgio Napolitano.

Silvio Berlusconi va présenter sa démission

Avant le vote de la Chambre des députés, Silvio Berlusconi a assisté à la fin des débats parlementaires. (Reuters)

Berlusconi, c'est fini. Samedi après-midi, les députés italiens ont définitivement adopté les mesures anti-crises promises à l’Union européenne pour réduire la dette de leur pays. Le texte a recueilli 380 voix pour, 26 contre et deux abstentions. Ce vote de la Chambre, après celui du Sénat vendredi, était la condition de Silvio Berlusconi pour remettre sa démission au président de la République, Giorgio Napolitano. Celle-ci est intervenue peu après 21h30, après que le Cavaliere se soit rendu au palais présidentiel, sous les huées des Italiens présents sur place. Avant cela, un dernier conseil des ministres s'était tenu pour acter le départ définitif du dirigeant de 75 ans. La présidence du Conseil italien devrait désormais revenir à l’ancien commissaire européen, Mario Monti.

Déjeuner entre Berlusconi et Monti

"Aujourd'hui, le rideau tombe sur une page longue et douloureuse de notre histoire", a déclaré Dario Franceschini, député du Parti démocrate, le principal parti d'opposition, qui n'a pas pris part au vote. A l’inverse, Fabrizio Cicchitto, élu du Peuple de la Liberté (PDL), le parti de Silvio Berlusconi, relève que ce dernier a accepté de démissionner "alors qu'il n'était pas obligé de le faire", démontrant sa "conscience nationale".

Les débats parlementaires ont été accompagnés par des mouvements de protestations à l’extérieur. Quelques centaines de manifestants s’étaient retrouvés à Rome aux abords du Parlement pour saluer, avant l'heure, la démission du chef de gouvernement italien. Ce dernier s'est d'ailleurs dit peiné par les huées qui ont salué son apparition publique à l'issue de son dernier conseil des ministres, rapporte l'agence Ansa. Arrivé dans l’après-midi au siège de la présidence du Conseil, Silvio Berlusconi s'est entretenu plus de deux heures avec son probable successeur. Mario Monti, nommé sénateur à vie mercredi, devrait en effet être nommé dans les heures à venir et être chargé de former un gouvernement élargi. La Ligue du Nord, alliée fédéraliste de Berlusconi, a déjà déclaré qu'elle ne participerait pas à ce gouvernement.

La sortie de Berlusconi s'accélère

Silvio Berlusconi va devoir accélérer son départ. Conditionnée à l'adoption d'un train de mesures devant luttant contre la crise, sa démission devait intervenir le 18 ou le 19 novembre. Mais le Parlement et le président de la République ont décidé d'avancer le calendrier.

Silvio Berlusconi

Silvio Berlusconi pourrait démissionner dès samedi ou dimanche. (Reuters)

AU départ, il devait s'agir du 18 ou du 19 novembre. Finalement, c'est peut-être dès samedi ou dimanche que Silvio Berlusconi pourrait démissionner. Le président du Conseil italien avait en effet indiqué mardi qu'il quitterait son poste après l'adoption par le Parlement des mesures économiques réclamées par l'Union européenne. Et mercredi, la Chambre des députés a décidé d'appuyer sur l'accélérateur : samedi ou au plus tard dimanche, au lendemain d'un vote prévu au Sénat, un feu vert sera donné au plan.

Pour tenter d'apaiser les esprits, le président italien Giorgio Napolitano a aussi souligné que les réformes devant réduire la dette italienne et stimuler la croissance seront adoptées "d'ici quelques jours". Juste après, Silvio Berlusconi démissionnera comme il s'y est engagé mardi soir, a répété Giorgio Napolitano, laissant entendre que cela pourrait donc intervenir dès samedi ou dimanche. Des experts s'inquiétaient que l'Italie ne retombe dans ses vieux travers : pourparlers à l'infini pour former un gouvernement alors que la zone euro est en pleine tempête avec des marchés de plus en plus inquiets de sa capacité à rembourser son énorme dette de 1.900 milliards d'euros.

Le chef de l'Etat a souligné qu'il entendait mener "immédiatement et avec la plus grande rapidité les consultations pour donner une solution à la crise de gouvernement". La Constitution qui en fait le maître du jeu politique prévoit qu'il consulte tous les partis siégeant au Parlement. Le président a rappelé qu'il avait deux options possibles : former un nouveau gouvernement "capable d'obtenir la confiance du parlement" ou, à défaut, "dissoudre le parlement pour donner immédiatement le coup d'envoi d'une campagne électorale qui se déroulera dans des délais les plus brefs possibles". Conscient de l'urgence, il a souhaité "un changement dans les comportements politiques" y compris en brisant "de vieux tabous", des propos interprétés comme un appel à un gouvernement d'union nationale.

Mario Monti favori

L'ex-commissaire européen Mario Monti est devenu le favori pour succéder à Silvio Berlusconi après sa nomination mercredi soir comme sénateur à vie par le président Napolitano. Personnalité au-dessus des partis, il pourrait être soutenu par une ample majorité parlementaire. Les investisseurs sont favorables à une telle hypothèse. Le chef de l'Etat peut aussi tenter la piste d'un nouveau gouvernement de centre-droit élargi aux centristes et dirigé par exemple par le bras droit de Berlusconi, Gianni Letta. Mais s'il ne parvient pas à former une majorité, des élections devront être organisées dans un délai de 70 jours.

Etrangement, aucun journal italien ne parlait mercredi de "fin de règne" ni de "chute" du Cavaliere, qui détient le record de longévité de l'après-guerre: près de 10 ans au total depuis 1994. James Waltson, professeur de relations internationales à l'Université américaine de Rome, a expliqué sa chute par "une mauvaise gestion de l'économie combinée à ses problèmes personnels", estimant que "s'il avait su faire marcher l'économie, il aurait probablement gardé son poste". La cote de popularité du magnat charismatique est tombée en octobre à 22%, son plus bas historique, affectée par une série de scandales sexuels et des accusations de corruption qui ont touché la garde rapprochée de Berlusconi. Un éditorialiste du journal La Stampa s'amusait mercredi à imaginer une Italie "sans B.", souhaitant qu'elle soit "un peu grise et barbante", fasse "un régime sans blagues et vulgarités" et devienne "une démocratie saine et contente d'elle-même".

V.V. (avec AFP) - leJDD.fr

mercredi 09 novembre 2011



13/11/2011
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