19-01-2011

La pression de la rue a été payante

Le président et le Premier ministre démissionnent du RCD tunisien

19-01-2011

Par Mekioussa Chekir

Le président tunisien par intérim, Foued Mebazaa, et le Premier ministre, Mohammed Ghannouchi, ont démissionné hier du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), le parti du président déchu Zine El Abidine Ben Ali, a annoncé l'agence officielle tunisienne TAP. Pour se refaire une virginité, le RCD décide de radier Ben Ali de ses rangs. La pression de la rue a été payante et a contraint les ténors du régime Ben Ali à prendre leurs distances avec le parti de la terreur.  Au lendemain de l'annonce par le Premier ministre reconduit, Mohamed Ghannouchi, de la composante du nouveau gouvernement, les trois ministres appartenant à la Centrale syndicale tunisienne UGTT, qui y figurent, ont décidé de démissionner, et ce, à la demande de leur organisation. «Nous nous retirons du gouvernement à l'appel de notre syndicat. Le RCD est une composante du pays, on ne peut pas l'exclure du gouvernement, cela n'a pas de sens, mais elle doit avoir une place proportionnelle à son poids», a déclaré à l'AFP Houssine Dimassi, qui avait été nommé la veille ministre de la Formation et de l'Emploi. «Cela ne nous intéresse pas de faire partie d'un gouvernement qui ne donne pas suffisamment d'assurances au peuple tunisien quant à la volonté de s'acheminer vers une transition démocratique réelle», a expliqué à l'AFP Abdeljelil Bédoui, qui avait été nommé ministre auprès du Premier ministre. Le troisième ministre démissionnaire est Anouar Ben Gueddour, secrétaire d'Etat auprès du ministre du Transport et de l'Equipement. Le Forum démocratique pour le travail et les libertés (FDLT) a annoncé, à son tour, la suspension de sa participation au gouvernement d'union nationale formée la veille, où il avait un ministère, peu après le départ des trois ministres issus de la Centrale syndicale. Le chef du parti, Mustapha Ben Jaâfar, nommé lundi ministre de la Santé, «a décidé de suspendre sa participation au gouvernement», a déclaré à l'AFP Abdellatif Abid, membre du bureau politique du parti.La rue, quant à elle, n'a pas manqué d'exprimer son mécontentement de la reconduction de nombreux ministres qualifiés de dinosaures de l'ancien régime de Ben Ali. A Tunis, de nombreux manifestants ont protesté hier contre le maintien, notamment des ministres de la Défense, de l'Intérieur et des Affaires étrangères. Les forces de l'ordre ont tenté de disperser la manifestation par des tirs de grenades lacrymogènes sans recourir à la force contre les manifestants qui scandaient des slogans dénonçant le nouveau gouvernement et revendiquant la dissolution du RCD. Même le conseil national de l'Ordre des avocats tunisiens a contesté, hier, la nouvelle équipe gouvernementale pour réclamer un gouvernement de «sauvetage national» qui représente tous les courants politiques et les organisations sociales et professionnelles sans exclusion, mais qui écarterait les membres de l'ancien parti au pouvoir. Le conseil de l'Ordre des avocats tunisiens a aussi exigé la saisie des biens de Zine El Abidine Ben Ali et de ses proches. 

En raison des événements de Tunisie

L'euro menacé sur le marché parallèle à Constantine

19-01-2011

Du  correspondant à Constantine
A. Lemili

Sur la place de Constantine, les cambistes du marché parallèle des devises étrangères sont en proie à bien des appréhensions depuis quelques jours. En fait, ils ont de la crainte, notamment par rapport à l'euro, dans la mesure où la majeure partie d'entre eux passe son temps à acheter sans répit dès lors qu'il y avait à chaque fois du répondant de l'autre côté… c'est-à-dire des acheteurs.
Or, depuis quelque temps, même la nature de la clientèle a changé. Ce ne sont plus les ponctuels petits acheteurs, qui n'échangeaient que des sommes modiques pour faire l'appoint à ce qui leur était alloué officiellement par la banque à l'occasion de leur sortie annuelle, qui ont déserté la place, mais plutôt le gros gibier constitué de trabendistes de tous bords. La fermeture des frontières
tunisiennes a, d'autorité, eu une influence sur une activité réputée illégale mais qui est pratiquée au vu et su de toutes les institutions, qu'elles soient financières, en ce sens que le plus actif des marchés parallèles est installé au pied de la plus importante agence de la BNA, ou administratives. D'ailleurs, certains cambistes sont littéralement installés à la porte d'entrée et officient, sur ses larges marches, épaisses liasses de billets de banque dans les mains sous le regard goguenard des éléments des services de sécurité, présents en puissance sur les lieux.Les cambistes que nous avons approchés sont peu prolixes en matière d'explication du

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