ROUIBA ......

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La coordination syndicale autonome espère un dialogue

LE COURRIER D'ALGERIE du Jeudi 17 janvier 2008 -**-- Actualité-- HARRAOUBIA DANS UN DISCOURS FACE AUX RECTEURS Haro sur «la culture de la déconsidération de l’universitaire» POUR OU CONTRE LA PROTESTATION, DES ÉTUDIANTS RÉAGISSENT : «Nous ne savons même pas à quoi aura servi cette grève» UNIVERSITÉ D'ORAN Valoriser les sciences de gestion UNIVERSITÉ DE CONSTANTINE «Manque de performance de la recherche » RACHID HARRAOUBIA, MINISTRE DE L’ENSEIGNEMENT ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE «La dégradation des conditions sociales tue le nationalisme chez l’enseignant» UN COMITÉ ANTI-GRÈVE ET UN NOUVEAU DIRECTEUR RÉGIONAL DE L'ONOU Le conflit à l'université de Béjaïa prend une autre tournure LES TERRORISTES Y ONT TROUVÉ REFUGE La Kabylie sur ses gardes DÉMANTÈLEMENT DES LYCÉES TECHNIQUES L’avenir des enseignants compromis «En février, ça passe ou ça casse»
 
        La coordination syndicale autonome espère un dialogue                                                                                                                                                                                                                
 

 
  2008-01-17 
 
  La balle est dans le camp des pouvoirs publics
  
 
  Le syndicat national autonome de la Fonction publique déclare avoir atteint son objectif, après la grève entamée avant-hier et dont le taux de suivi a atteint 80%. Une évaluation faite, hier, par Meziane Meriane, responsable des syndicats autonomes, lors d'un point de presse. Une grève réussite, selon lui, et ce, malgré les intimidations de certains ministères qui considèrent cette grève comme étant illégale. Un préavis de grève leur a pourtant, été présenté. Toutefois, Meriane a appelé, hier, les pouvoirs publics à l'ouverture d'un dialogue. La balle est donc, dans le camp des pouvoirs publics. La coordination syndicale autonome espère le début d'un dialogue, mais surtout être reconnue comme étant un partenaire social à part entière. Si les portes du dialogue restent, cependant, fermées, des mesures seront rapidement prises, selon Meriane, qui annonce que deux conférences nationales seront animées, prochainement, à Alger. La première sur la problématique des salaires en Algérie et la seconde sur les libertés syndicales. Des protestations sont également à prévoir, en février prochain. En effet, l'appel à une journée de grève lancé, mardi, par la Coordination nationale des syndicats autonomes de la Fonction publique était largement suivi dans tout le pays. Créée en septembre dernier, cette coordination comprend 12 syndicats autonomes agréés par les pouvoirs publics et représentant les secteurs de la santé, de l'enseignement supérieur, de l'éducation, des vétérinaires et de l'administration de la Fonction publique. Les grévistes ont exprimé leur mécontentement contre la nouvelle grille des salaires entrée en vigueur début janvier, le statut général de la Fonction publique et l'opacité qui entoure le régime indemnitaire. Pour ces syndicalistes, l'enjeu est d'améliorer les conditions socioprofessionnelles des travailleurs dont le pouvoir d'achat ne cesse de s'éroder. Les représentants des syndicats dénoncent, à travers ce débrayage, la "supercherie" dont sont victimes les fonctionnaires après des années d'attente et d'espoir, ainsi que la marginalisation des syndicats agréés et représentatifs. Les syndicats autonomes demandent, cependant, à participer à l'élaboration du nouveau code du travail, préparé uniquement par les cadres du ministère du Travail et l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA). Meziane Meriane, ne comprend pas pourquoi le gouvernement accepte le multipartisme mais réfute le pluralisme syndical. Selon lui, le rejet des syndicats autonomes "ne fera avancer l'Algérie ni politiquement, ni économiquement, ni socialement".

Le CLA toujours à l'avant-garde
De son côté, le Conseil des lycées d'Algérie se félicite de la réussite formidable de la grève du 15 janvier, à laquelle il a appelé le 24 décembre dernier. L'ampleur sans précédent de cette mobilisation donne un nouveau souffle à la dynamique de protestation des travailleurs, notamment dans le secteur de l'éducation où la journée a été largement suivie à travers plusieurs wilayas du pays, dans les 3 paliers (primaire, moyen et secondaire) et tous corps confondus. Ainsi, les enseignants et les travailleurs de l'éducation ont tenu à exprimer leur ras-le-bol devant la temporisation des pouvoirs publics à mettre en œuvre de réelles solutions capables de stopper cette précarisation galopante de leur situation sociale. La déception engendrée par la nouvelle grille des salaires a fait voler en éclats leur espoir au moment où ils s'attendaient à des augmentations conséquentes leur permettant de faire face à un pouvoir d'achat tiré de plus en plus vers le bas. Le contenu du nouveau statut, élaboré unilatéralement par le ministère de l'Education nationale, n'a fait qu'accentuer le profond mécontentement de la communauté éducative. A défaut de répondre favorablement aux aspirations des enseignants et des travailleurs, la tutelle a préféré renoncer à certains de leurs droits et acquis pour mieux les assujettir. L'espoir mis dans cette journée par l'ensemble des travailleurs de la Fonction publique et la détermination renforcée par la réussite incontestable de cette grève augure d'autres mobilisations très prochaines. "Tant qu'aucun dialogue avec ceux qui se battent sur le terrain n'est pas amorcé, et tant que les pouvoirs publics feront la sourde oreille leurs revendications salariales et statutaires, le CLA mobilisera pour d'autres actions plus radicales, tout en restant disponible et attentif à toute dynamique unitaire et action concrète ne trahissant pas l'espoir formidable né de cette contestation" lit-on dans le communiqué parvenu hier à notre rédaction. Le CLA considère, par ailleurs, que cette forte adhésion le conforte dans sa légitimité et représentativité sur le terrain au niveau national. "C'est une réponse claire à ceux qui veulent l'occulter dans l'espoir d'éluder le vrai débat sur la défense de l'école publique. La nouvelle année ne fait que commencer, le mouvement de protestation aussi. Le CLA n'avancera pas à reculant, il sera toujours à l'avant-garde" conclut le communiqué.


Les branches syndicales menacent de fermer la ville entière de Rouiba
Les branches syndicales de la plus grande zone industrielle d'Algérie, à savoir celle de Rouiba, ont laissé aux pouvoirs publics jusqu'au 24 mai pour régler tous les problèmes des travailleurs des différentes entreprises de la région. Ces branches ont affirmé qu'elles ne se contenteraient pas uniquement de geler la zone industrielle mais iront jusqu'à fermer la ville entière de Rouiba. Les participants au rassemblement de protestation, auquel a appelé l'union locale de Rouiba relevant de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), ont été obligé d'organiser une marche à l'intérieur du Centre de formation supérieur des chemins de fer en solidarité avec les syndicalistes de ce centre qui ont été renvoyés, d'une part, en demandant le départ du directeur, et d'autre part pour envoyer un message d'avertissement, selon les dires de Mokdad Messaoudi, secrétaire général de l'union locale, à tous ceux qui seraient intéressés par "l'explosion d'un volcan dans la zone industrielle d'un moment à l'autre". Messaoudi a indiqué, lors d'un rassemblement de syndicalistes, que les problèmes des travailleurs, dont Sidi Saïd a été chargé, après son déplacement à Rouiba en mars dernier "n'ont pas été réglés, bien au contraire ils sont plus compliqués". Messaoudi a dressé un tableau noir des problèmes que rencontrent les travailleurs de la zone industrielle, qui sont confrontés à toutes sortes de pressions. Les syndicalistes sont menacés de renvoi ou de poursuites judiciaires par des directeurs, à l'instar des syndicalistes du Centre de formation Supérieure des chemins de fer, des syndicalistes de la technique d'irrigation ainsi que ceux de l'entreprise des transports du Centre. Les manifestants ont donné rendez-vous, dans la déclaration finale qui a achevé le rassemblement, aux travailleurs de la zone industrielle de se rassembler sur la place centrale de la ville de Rouiba le 24 mai, ce qui signifie que la plus grande zone industrielle d'Algérie va exploser.
"Il faut créer des richesses et produire localement"
Le secrétaire général de la fédération des textiles et cuirs à l'Union générale des travailleurs algériens, Ammar Takjout, estime que les règles économiques sont claires, et  pour régler le problème du pouvoir d'achat en Algérie il faut créer des richesses et produire localement.
"Il y a  des possibilités de récupérer et de reprendre ces parts des marchés, de recruter des salariés. Et c'est  par ce biais là qu'on peut régler le problème du pouvoir d'achat" a-t-il déclaré, hier, à la Chaîne III de la Radio nationale. Concernant les privatisations, Ammar Takjout, estime que ce dispositif n'est pas une bonne démarche. Pour lui, il y a des entreprises publiques qui sont récupérables, ou du moins, des parts de marchés peuvent l'être, à l'exemple du secteur du textile, "en Algérie, le secteur du textile et du cuir, est composé de groupes industriels intégrés. Ce sont les seuls secteurs qui ont une chance et la possibilité de se maintenir sur le marché. Par contre, les autres sont beaucoup plus fragilisés par le marché mondial". Pour le secrétaire générale de la fédération des textiles et cuirs à l'UGTA, l'Algérie a les moyens et les infrastructures pour exporter le coton, à travers des usines de traitement, jusqu'à la distribution.
En clair, les revendications que soulèvent les travailleurs de tous les secteurs révèlent que tout un mode de gestion est remis en cause et que faire fi du partenaire social dans le processus de privatisation est porteur de risque.

Adnane Cherih
 

 
     
 

 EDITO
Le monde est ainsi façonné

 

Les syndicats ne peuvent plus assurer leur stabilité que dans les secteurs qui ne sont pas soumis à la précarité de l'emploi, c'est-à-dire dans la Fonction publique. Mais, comment le monde, y compris l'Algérie bien évidemment, en est-il arrivé là ? Il fut un temps où on choisissait l'entreprise dans laquelle on avait décidé de faire carrière et d'y prendre sa retraite. C'était une époque qui n'a plus cours dans le monde, avec l'intrusion généralisée du libéralisme, dont la stratégie de mise en œuvre avait commencé à être concoctée en 1973, à Washington, sous l'impulsion du grand banquier Rockefeller, qui avait réuni des représentants de pays riches, de firmes internationales et d'idéologues convaincus du libéralisme. Depuis cette généralisation, et la chute du modèle d'une économie administrée qui a disparu en même temps que fut détruit le mur de Berlin, la recherche de la productivité dans un contexte de concurrence exacerbée et de généralisation des réformes économiques à l'ensemble des pays du monde, les habitudes ont changé. Les factures alimentaires des pays en développement, surtout, ont fait des bonds importants, compte tenu que d'une part, tout est pratiquement importé, que les productions nationales ne sont pratiquement plus protégées, et que d'autre part, les prix à l'importation ne cessent d'augmenter, alors que le cycle de Doha de l'OMC  avait pris l'engagement de lier les échanges commerciaux à la réduction de la pauvreté dans le monde.
Or, la pauvreté augmente dans le monde. La réduction drastique du pouvoir d'achat traduit implicitement l'augmentation de la pauvreté ou alors de la prédisposition à être atteint par la pauvreté, le reste n'étant qu'un accord sur l'évaluation du seuil de pauvreté, dont la manipulation peut révéler que de larges couches de la population vivent en dessous du seuil de pauvreté ou encore le contraire. Les habitudes alimentaires changent en conséquence. Le désarroi entraînera  pour les populations les risques de surendettement avec ce qui risque de ne plus devenir un tabou, à savoir la saisie des biens, les expulsions et la revalorisation de la profession de l'huissier de justice. Avant, il pouvait y avoir des plans de carrière pour un travailleur, pour un cadre au sein de la même entreprise. Avant, on enseignait dans les écoles de gestion qu'il faut savoir "attirer les ressources humaines, les conserver et les développer". Ce n'et plus le cas. Pudiquement, la précarité de l'emploi a reçu un nom, la mobilité, c'est à dire que sans cesse il faudrait être à la recherche d'un emploi après avoir perdu le sien. Même les syndicats ne peuvent plus "recruter " que dans la Fonction publique, là où le personnel est stable car soustrait aux risques de compression des personnels.
 N.B.

 http://www.lemaghrebdz.com/lire.php?id=7981

 


17/01/2008
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