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L'Egypte se prépare à un vendredi crucial

04/02/2011 à 07h27
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L'Egypte se prépare à un vendredi crucial

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L'ESSENTIEL - La situation reste extrêmement tendue ce vendredi, jour de prière. De nouvelles manifestations sont prévues à l'appel du mouvement de contestation qui espère en faire la journée du départ du président Hosni Moubarak, après dix jours de protestations.

9h39. Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, n’exclut pas de briguer la succession du président Moubarak, tout en estimant que ce dernier devrait rester au pouvoir «jusqu’à fin août», fin de son actuel mandat. «Je suis à la disposition de mon pays bien sûr. Mais on va voir les développements politiques. Je suis prêt à servir comme un citoyen qui a le droit d'être candidat».

9h05. Les membres de l'équipe de TF1 arrêtés jeudi matin au Caire avant d'être libérés «au milieu de la nuit» de jeudi à vendredi «vont bien physiquement» après avoir vécu «quinze heures d'interrogatoires, les yeux bandés la plupart du temps», a indiqué Catherine Nayl, directrice de l'information de la chaîne.

8h45. Un des envoyés spéciaux de Libération au Caire, Luc Peillon, décrit une place Tahrir calme. «La place se réveille, les manifestants anti-Moubarak qui ont passé la nuit ici ont renforcé les barrages. Ce matin, ils doivent être 3000 ou 4000. Les militaires ont formé une barrière pour fermer le haut de la place. Selon Ashraf Mousa, un des médecins qui s'occupe d'un hôpital de fortune installé sur la place, cette nuit, il y aurait eu cinq blessés par balles — deux à la tête et deux à l'abdomen — dont quatre seraient morts. Pour Hicham, un ingénieur, il n'y pas de doute: "les gens qui ont tiré cette nuit sont des professionnels, ils ont tiré de très loin, ce sont probablement des snipers". Les journalistes présents reçoivent beaucoup d'encouragements et de témoignages d'amitié des manifestants qui savent que les reporters ont été harcelés hier

6h25. Interviewé sur la chaîne ABC News à propos des tirs qui ont visé les manifestants regroupés sur la place Tahrir, au centre du Caire, le vice-président égyptien Omar Souleiman affirme: «Ils se sont bien comportés». «Personne n'a été tué par des tirs d'armes ou des snipers. Impossible», a-t-il ajouté.

6h25. Le plus haut gradé américain, l'amiral Mike Mullen, affirme que les chefs de l'armée égyptienne lui ont «réaffirmé» qu'ils n'ouvriraient pas le feu contre les manifestants.

Dans la nuit. Les Etats-Unis discutent avec des responsables égyptiens des modalités d'un départ immédiat du président Hosni Moubarak et du transfert du pouvoir à un gouvernement de transition dirigé par le vice-président Omar Souleimane, rapporte le New York Times. Le quotidien américain cite des responsables de l'administration Obama et des diplomates arabes. Le projet est destiné à recueillir le soutien de l'armée égyptienne. Selon le journal, l'idée serait de former un gouvernement de transition auquel seraient invités à participer des groupes d'opposition, les Frères musulmans compris.

2h30. Le Sénat américain adopte à l'unanimité une résolution à la portée symbolique exhortant le président égyptien à former un gouvernement intérimaire, sans toutefois demander la démission d'Hosni Moubarak.

Jeudi 22h30. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon juge «scandaleux et totalement inacceptable» la répression en Egypte contre les médias et les défenseurs des droits de l'Homme, jeudi à Berlin. «Le président (allemand) et moi-même sommes tous deux très inquiets de l'intimidation et des restrictions envers les médias internationaux au Caire. Soyons parfaitement clairs: c'est scandaleux et totalement inacceptable».

Jeudi 22 heures. La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a appelé jeudi le pouvoir égyptien à entamer «immédiatement» un dialogue avec l'opposition sur l'avenir du pays et condamné les agressions dont ont été victimes des journalistes couvrant les manifestations. Mme Clinton a condamné «dans les termes les plus fermes» les agressions dont ont été victimes au cours des dernières heures des journalistes.

Jeudi 20h35. Le président égyptien Hosni Moubarak a assuré à la chaîne de télévision américaine ABC qu’il aimerait quitter le pouvoir mais qu’il ne peut le faire par crainte du chaos qui s’installerait alors dans son pays, selon la journaliste Christiane Amanpour. Moubarak a dit qu’il «en avait assez d’être président et qu’il aimerait abandonner le pouvoir maintenant, mais qu’il ne peut le faire de peur que le pays ne sombre dans le chaos», a déclaré la journaliste d’ABC. Moubarak a ajouté qu’il ne voulait pas voir «les Egyptiens se battre entre eux», selon des propos directement rapportés par Mme Amanpour. «J’ai été très mécontent de ce qui s’est passé hier», a encore déclaré M. Moubarak, tout en mettant les violences sur la place Tahrir du Caire sur le compte du mouvement islamiste des Frères musulmans.

Moubarak a révélé qu’il avait déclaré à son homologue américain Barack Obama: «Vous ne comprenez pas la culture égyptienne ni ce qui se passerait si je devais démissionner». A propos de sa décision de ne pas se présenter à la présidentielle de septembre, il a déclaré qu’il n’avait «jamais eu l’intention de se représenter». Il a également assuré devant son fils Gamal, présent lors de l’entretien, qu’il n’avait jamais eu l’intention que ce dernier lui succède.

A lire aussi:

--> le récit de la journée de jeudi, par notre envoyée spéciale au Caire

--> L'analyse de Claude Guibal et Christophe Ayad sur la tactique de pourrissement voulue par le régime (zone abonnés).





04/02/2011
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