ROUIBA ......

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GRÈVE LARGEMENT SUIVIE

Actualités : LA GRÈVE LARGEMENT SUIVIE
Les syndicats libres écrasent l'UGTA


Plusieurs milliers de fonctionnaires ont répondu, hier, à l’appel de la Coordination nationale des syndicats autonomes de la Fonction publique. Education nationale, santé, enseignement supérieur, administration locale, finances… de nombreux secteurs ont été paralysés à l’occasion de cette grève générale d’un jour. Certes, des corporations ont suivi le mouvement plus que d’autres ; c’est notamment le cas des médecins, des paramédicaux et des enseignants.

Mais mis à part le taux de suivi de ce débrayage, il est important de retenir l’initiative de cette coordination, créée il y a juste quelques mois. Son message est aujourd’hui très clair : les propositions salariales du gouvernement ne répondent aucunement aux attentes des fonctionnaires algériens. En ce 15 janvier 2008, les SNPSP, SNPSSP, SNPDSM, SNVFAP, Snaps, Satef, SNTE, Unpef, Snapap, Cnes, Snapest, Snapsy ont, en effet, réussi à briser l’ordre établi. Une situation imposée depuis plusieurs années par les pouvoirs publics dans le but de «casser» toute initiative syndicale ne répondant pas aux critères du pouvoir. De son côté, l’UGTA paraît totalement absente. La Centrale syndicale est aujourd’hui otage du pacte économique et social qu’elle a signé avec l’exécutif. Et au-delà de ce pacte, il est utile de rappeler que le secrétaire général de l’UGTA avait décrété une «trêve» à l’occasion de l’hospitalisation de Abdelaziz Bouteflika. Une trêve qui n’a jamais été levée…
T. H.

ÉDUCATION
Paralysie générale des trois paliers de l'enseignement

Les syndicats autonomes du secteur de l’éducation nationale ont démontré leur puissance et leur force à mobiliser l’ensemble des enseignants, tous paliers confondus. Lycées, CEM et écoles primaires de la capitale étaient paralysés, hier.

Rosa Mansouri - Alger (Le Soir) - Le mot d’ordre de grève auquel a appelé la Coordination nationale des syndicats autonomes de la Fonction publique, qui compte dans ses rangs quatre syndicats de l’éducation (CLA, Snapest, Unpef et Snte), a été largement suivi, levant le doute semé, il y a deux jours, par le Cnapest, concernant l’adhésion des enseignants à ce débrayage. Il faut signaler que la grève du Cnapest, les 12 et 13 janvier, a également était un succès pour la cause syndicale. Selon les organisateurs de la grève, le taux de suivi a atteint 80% au niveau national. Seuls les contractuels n’étaient pas autorisés à se joindre au mouvement en raison de l’obligation de service exigée dans leurs contrats. Devant le lycée Emir-Abdelkader, où est décédé en plein service, il y a exactement un mois, le leader du mouvement syndical de l’éducation, Osmane Redouane, SG du ClA, quelques élèves étaient encore, à 11h, devant les escaliers de l’établissement. Ces derniers ne pouvaient quitter les lieux, sachant que quelques cours assurés par des vacataires ont eu lieu dans la matinée. La directrice de cet établissement, Mme Mansouri, n’a pas voulu commenter cette grève mais a affirmé que celle-ci est suivie à l’ordre de 48% pour ce qui est des enseignants et 17,64% des autres travailleurs de la Fonction publique. Elle laisse glisser toutefois que «pour l’intérêt des élèves, il faut trouver un smig». Certes, il est important aujourd’hui que les pouvoirs publics révisent leur politique salariale et ne fassent pas des statuts particuliers et des régimes indemnitaires un nouveau champ de bataille. La grille des salaires de la Fonction publique a été largement contestée par les fonctionnaires qui demandent à ce qu’elle soit révisée ou au moins accompagnée par des indemnités consistantes qui redonneraient du souffle aux ménages. Les enseignants contestent les incohérences constatées dans la nouvelle grille des salaires, notamment sur la question de classification des catégories et le point indiciaire jugé dérisoire. Ainsi, devant cet état des lieux, les enseignants tous corps confondus n’avaient pour arme que de manifester leur ras-le-bol par la contestation. A Bab-El- Oued, Ruisseau et Hussein-Dey, une image d’abandon se manifestait à l’entrée des établissements scolaires. Lassés de l’attente et de l’incertitude, les élèves ont fini par déserter les lieux en début d’après-midi, donnant l’impression que la journée était fériée. Quelques agents de sécurité sont à leur poste. Ils confirment que les établissements sont en grève depuis la matinée, précisant que l’administration aussi a suivi le mot d’ordre. «Vous êtes en grève ?» avons-nous apostrophé une enseignante à la sortie de Thaâlibia 1, dans la circonscription de Hussein-Dey. «Oui, évidemment, tout le monde est en grève», répond-elle.
R. M.

Lycée Okba paralysé
Image frappante. Pas une âme qui circule dans les couloirs du lycée Okba 1, à Bab-El- Oued. Un grand silence règne à l’intérieur de cette immense bâtisse, à l’architecture originale. Enseignants et élèves ont déserté les lieux. La grève est suivie à 95%, selon le proviseur de l’établissement. 50% du corps administratif a rejoint aussi le mouvement à l’appel du Snapap. Les quelques personnes que nous avons croisées dans les bureaux de l’administration affirment que la grève est légitime et entament, sans tarder, la discussion sur la cherté de la vie et les faibles salaires des agents de l’administration. Ils sont unanimes : la cause portée par les grévistes, hier, est légitime. Elle doit être entendue par les pouvoirs publics. Le nouveau texte du statut de la Fonction publique entre les mains, un agent nous exhibe sa carte d’affiliation à un syndicat autonome. «La seule façon de me défendre, c’est d’adhérer à un syndicat autonome. Nos droits sont bafoués et nous vivons sous la pression», dit-il. R. M.

Un taux de suivi de 80 %, selon le Snapap

Selon le Syndicat national des personnels de l’administration publique, le mouvement de grève auquel ont appelé les syndicats autonomes de la Fonction publique a été largement suivi hier.

F. Zohra B. - Alger (Le Soir) - Le syndicat avance même un taux de suivi de 80% sur tout le territoire national. Le Snapap tendance Felfoul avait d’ailleurs appelé ce vendredi à un suivi massif du mouvement de protestation. S’estimant soulagé et satisfait du fait que les fonctionnaires aient répondu à l’appel des syndicats, M. Felfoul, secrétaire général du Snapap, qualifiera le taux de suivi évoqué par son syndicat de véritable raz-de-marée. Ce dernier, selon le communiqué du Snapap, témoigne de la réussite des actions entamées en concertation avec les syndicats autonomes de la Fonction publique en vue de défendre les droits des fonctionnaires. Le Snapap se dit aussi convaincu que «le gouvernement doit plus que jamais entamer des discussions avec les syndicats concernant leurs revendications». Il s’agit principalement d’aborder les questions de la participation de ces syndicats à l’enrichissement des statuts particuliers des différents secteurs, la participation à l’élaboration des régimes indemnitaires ainsi que la protection du pouvoir d’achat des fonctionnaires. Le Snapap, à travers son communiqué, précisera en outre que le conseil national du syndicat qui sera organisé prochainement décidera des futures actions à entreprendre dans le cas où le gouvernement continuerait à ignorer les revendications des fonctionnaires. Le syndicat notera par ailleurs que ces actions seront décidées en concertation avec les autres syndicats autonomes de la Fonction publique. Ces derniers s’entendent à qualifier l’élaboration de la nouvelle grille des salaires comme une véritable arnaque puisqu’elle ne répond pas aux attentes des fonctionnaires et ce, notamment avec la flambée des prix des produits de première nécessité.
F. Z. B.

UNIVERSITÉS
La grève suivie à 60 %, selon le Cnes

Les universités et les instituts d’enseignement supérieur ont plongé, hier, à l’appel de la Coordination nationale des syndicats autonomes de la Fonction publique, dans l’ambiance caractéristique des débrayages. Le coordinateur national du Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes), Malek Rahmani, parle d’un taux de suivi équivalent en moyenne à 60%.
Sofiane Aït-Iflis - Alger (Le Soir) - Le mouvement de protestation dans les universités et les instituts aurait assurément été plus dense si le Cnes n’était pas miné par des fractures organiques. L’université des sciences et de la technologie Houari Boumediene (USTHB), naguère bastion du syndicat pour la région centre, s’est ostensiblement démarquée de la protesta. Les cours ont eu lieu normalement. La section Cnes dans cette faculté est en rupture de banc avec la coordination nationale. Un conflit qui perdure, en dépit d’une tentative de réconciliation en date du 11 janvier dernier. Le coordinateur national du Cnes reconnaît le peu de suivi de la grève dans cette université. Une situation pour lui, déplorable. La grève de 2006, de laquelle s’étaient démarqués les syndicalistes du Cnes qui incarnent aujourd’hui la coordination nationale du syndicat, est pour l’essentiel de ce retrait par rapport à la protestation que marque globalement l’USTHB. Le même antécédent a perturbé le mouvement de grève à l’université de Béjaïa. En témoigne la réaction de cet enseignant autrefois membre actif du syndicat : «J’ai assuré normalement mon cours», a-t-il avoué , rappelant au passage la fracture au sein de l’organisation produite par la fameuse grève de 2006. L’université d’Alger, un autre espace où le Cnes prétend à une conséquente représentation, n’a pas vécu elle-aussi le summum de la mobilisation. Elle a connu un suivi mitigé du mot d’ordre de grève. L’ambiance a été plutôt celle des jours ordinaires de cours. Le coordinateur national du Cnes se range à ce constat. Il lui trouve cependant une explication : «le problème au niveau de l’université d’Alger est que près de 40% des enseignants ont le statut de vacataire et ces derniers, comme vous devez le savoir, n’ont pas le droit de faire grève». Selon lui, le taux de suivi de la grève a été enregistré dans les instituts et dans les universités où la représentativité du Cnes est de loin prépondérante. M. Rahmani fait valoir au demeurant un taux d’adhésion au syndicat de l’ordre de 60%. «Sur les 29 000 enseignants, 15 000 adhérents au Cnes», donne-t-il à noter. Le coordinateur du Cnes estime, en dépit des ratages provoqués par les frictions internes, que la protestation a réussi. Il dit, au demeurant, s’être attendu à cette réussite, tant le marasme dans le secteur est des plus éprouvants. «Le gouvernement poursuit d’ignorer les revendications des enseignants du supérieur. Il renie dix années de promesses et d’engagements. C’est du mépris», vocifère-t-il. L’attitude du gouvernement dicte, semble-t-il, au syndicat de maintenir la pression. Hier, des assemblées générales ont été organisées au niveau des universités. La faculté de Bouzaréah a fait exception, pour cause d’indisponibilité, pour des motifs divers, de militants syndicaux. Ces assemblées générales se sont voulues des espaces de réflexion et de propositions pour un programme d’action futur. Des actions que décidera, en dernier ressort, le conseil national du syndicat qui se réunira le 24 janvier prochain à Alger.
S. A. I.

CONSTANTINE
Forte adhésion

Le mot d’ordre de grève des syndicats autonomes de la Fonction publique a été largement suivi à Constantine. Selon le communiqué du secrétaire général de wilaya du Snapap, le taux de participation a atteint une moyenne de 80% au sein des adhérents des syndicats et ce, à travers plusieurs secteurs.
Ilhem Tir - Constantine (Le Soir) - Pour la formation professionnelle, le taux a été de 70% avec une forte demande d’adhésion des travailleurs affiliés à l’UGTA qui ont rejoint la protestation. Pour le secteur des affaires sociales, ils étaient 80% à répondre affirmativement à l’appel de l’intersyndicale. Les mêmes taux ont été observés pour les travailleurs des services agricoles et ceux de la santé à travers les différents établissements hospitaliers spécialisés. Un fort pourcentage également pour le secteur de la jeunesse et des sports avec 90% de grévistes et 70% pour la culture. Cependant et toujours selon le même communiqué, les rapports réunis donnent un taux moyen de 40% pour le secteur des collectivités locales. Ces rapports renseignent, selon les syndicalistes, sur le ras-le-bol des travailleurs qui demandent le maintien de la pression et de la protestation jusqu’à satisfaction de leurs revendications dont l’amélioration du pouvoir d’achat. Concernant le secteur de l’éducation, les représentants de la SNTE précisent que le débrayage a été suivi à 90% au niveau des établissements primaires de la wilaya et à hauteur de 85% au niveau du palier moyen. Pour ce qui est de l’enseignement secondaire, la participation semble plus mitigée et varie entre 30 à 40%. Par ailleurs, la journée d’hier a été marquée par la tenue de l’assemblée générale du Syndicat national des professeurs et docents en sciences médicales et du syndicat des maîtres assistants au niveau de l’amphi du département de médecine. Une réunion pour exprimer l’adhésion des syndicats au mouvement national de protestation ainsi que leur refus de la nouvelle grille des salaires de la Fonction publique qui «ne répond pas aux attentes de l’enseignant hospitalo-universitaire ni aux promesses tant exprimées par le ministère de la Santé». Ils expriment aussi leur étonnement quant à la gestion du dossier du statut particulier de l’enseignant chercheur hospitalo-universitaire par le ministère de l’Enseignement supérieur et le mutisme qui règne depuis quelque temps. Enfin, il est à noter que les deux bureaux régionaux des deux syndicats ont décidé d’adhérer au mouvement de protestation de trois jours prévu au mois de février.
 I. T.

BÉJAÏA
Partiellement suivie

Le mouvement de grève auquel a appelé l’intersyndicale de la Fonction publique regroupant une quinzaine de syndicats autonomes a été partiellement suivi dans la wilaya de Béjaïa. En effet, la majorité des institutions publiques ont fonctionné normalement, notamment au chef-lieu de wilaya. Certains fonctionnaires que l’on a abordés à ce sujet ignoraient carrément le mot d’ordre de cette journée : «Croyez-nous que nous ne l’avons su que ce matin par le biais de la presse, nous sommes certainement concernés par les revendications actuelles, à savoir les salaires de misère qu’on touche et l’inflation caractérisée que nous vivons ces dernières années, mais je pense que les syndicats locaux n’ont pas joué leur rôle cette fois-ci», nous dira un employé du secteur sanitaire, rencontré devant l’hôpital Khellil-Amrane. Le secteur de l’éducation a connu quelques perturbations engendrées, il faut le souligner, par des élèves du collège de Nacéria qui ont déserté leurs classes avant de mener une marche spontanée dans les ruelles de la ville où ils ont été pourchassés par des policiers.
Kamel Gaci


SÉTIF
Peu d'écho

La grève générale décidée par une douzaine de syndicats autonomes n’a pas été largement suivie par les fonctionnaires de la Fonction publique dans la wilaya de Sétif. Hormis le secteur de l’enseignement et à un degré moindre celui de la santé, les autres secteurs n’ont pratiquement pas suivi le mot d’ordre de grève. En ce qui concerne l’enseignement, les établissements scolaires de la wilaya de Sétif n’ont pas connu la grande affluence dans la journée d’hier. Et pour cause, la grève d’une journée lancée par les syndicats autonomes de la Fonction publique a été largement suivie par les enseignants. Dans les écoles primaires et CEM, l’ambiance était morose. Pas de cours, ni de professeurs présents en salle, hier. Tous avaient répondu présents à la journée de protestation. Selon les chiffres, non officiels, communiqués en fin de journée d’hier, la grève a été suivie à 16% par les enseignants et travailleurs de l’éducation nationale, et à 40% dans l’enseignement supérieur. Pour la santé, seuls les secteurs sanitaires de Sétif et Aïn Abessa ont suivi le mot d’ordre avec respectivement 80 et 75%. Concernant les autres administrations, aucune perturbation n’a été enregistrée en ce mardi, ce qui démontre que la grève est restée particulièrement sans écho.
I. S.

 

AÏN-DEFLA
Débrayage à plus de 90%

La majorité des services publics ont été paralysés par la grève initiée par le Snapap. Au-devant des bâtiments publics, de larges banderoles étaient accrochées aux entrées. Au siège de la wilaya, la quasi-totalité du personnel était dans la cour dès 8h00 du matin. Selon des informations que nous avons pu recueillir au niveau de la cellule Snapap installée au siège de la wilaya, le taux de suivi dépasse les 90% tous corps confondus. Au niveau de certaines administrations acquises à cette formation syndicale, il a atteint les 100%.
Karim O.

 

 

     
PROTESTATION DE LA COORDINATION DES SYNDICATS AUTONOMES DE LA FONCTION PUBLIQUE
Satisfaction sur toute la ligne
 La Coordination nationale des syndicats autonomes de la Fonction publique est satisfaite des résultats du mouvement de grève auquel elle a appelé. Les initiateurs de la grève, qui ont animé hier un point de presse à Alger, estiment en effet qu’elle a été largement suivie et que le taux de participation est assez élevé dans les différents secteurs de la Fonction publique touchés par ce débrayage. Dans le secteur de l’Education nationale, « c’est l’ensemble des établissements scolaires qui ont été pratiquement paralysés », a déclaré Meziane Meriane, coordinateur du Snapap. Ce dernier a tenu à préciser que le taux a atteint 85% dans les lycées et 90% dans les écoles primaires tandis que des wilayas ont été paralysées à 100%, à l’image d’Adrar, Oran ou Béchar pour ne citer que celles-ci. L’orateur à par ailleurs regretté le comportement de certains syndicats qui, selon lui, auraient fait du « porte-à-porte » pour décourager les enseignants à suivre l’appel à la grève en justifiant que celle-ci est initiée par l’Administration. Le taux de participation dans le secteur de la santé est, selon le même responsable, « plus qu’important », en dépit du fait que les services du ministère de la Santé ont diffusé des correspondances par fax, informant de l’annulation de la grève. De son côté, le coordinateur du Cnes, Malik Rahmani, a annoncé que l’appel à la grève a été largement suivi dans les universités, notamment dans celles où la coordination est représentée. Pour lui, ce taux participation démontre l’importance de cette journée qui marque « un véritable climat de solidarité entre les syndicats autonomes ». L’orateur a fait savoir qu’il est temps pour les pouvoirs publics de voir en face les préoccupations des enseignants, de trouver les véritables solutions et de ne pas se contenter de promesse sans lendemain. Etablir une nouvelle politique salariale avec, notamment, un salaire digne d’un enseignant universitaire, constitue la clé de voûte des revendications des enseignants. « Il n’est un secret pour personne que l’université vit une situation lamentable. L’université est menacée et par l’exode de ses cadres vers l’étranger et les établissements privés. Si aucune mesure ne s’est pas arrête par la tutelle, on se dirige vers une crise sans précédent », a-t-il prévenu. Pour sa part, le président du bureau national du Snapap, Khaled Kiddad, a révélé que 85% des psychologues et praticiens de la santé publique ont répondu favorablement à la grève. Pour lui, « l’Etat veut discréditer la Fonction publique auprès des fonctionnaires », le but étant de les pousser à quitter leurs postes pour aller travailler ailleurs. S’agissant de la grille des salaires, l’orateur a indiqué que celle-ci s’est faite dans l’opacité la plus totale, aucun syndicat n’ayant été associé à la discussion. Pour les praticiens de la santé publique, cette nouvelle grille est « une arnaque et une insulte envers l’élite de ce pays », selon les termes du secrétaire général de leur syndicat, le Dr Mohamed Yousfi. Il a affirmé que les salaires des spécialistes dans les pays voisins, le Maroc et la Tunisie, sont « trois fois plus élevés qu’en Algérie ». Notons enfin que les conférenciers ont mis en garde les pouvoirs publics en les appelant en urgence à prendre en considération leurs revendications. « Faute de quoi, l’Etat doit assumer ses responsabilités quant au « durcissement » des actions à venir. Un autre mouvement de grève n’est d’ailleurs pas exclu au cours du mois prochain.
Kamel Ben Mouhand
 
Youcef Sid-Ali
SUIVI PARTIEL DE LA GRÈVE GÉNÉRALE À BÉJAÏA
Les établissements scolaires paralysés

Les enseignants ont suivi massivement l’appel à la grève, contrairement aux autres fonctionnaires...  La grève générale à laquelle ont appelé les syndicats autonomes n’a été suivie, hier, dans

 
K.S.
       
 

ORAN
Appréciations mitigées

Cette journée, placée sous le signe de la contestation et pour laquelle près de 12 syndicats autonomes s’étaient regroupés au sein d’une coordination pour «plus de poids», a été diversement appréciée selon les secteurs. En effet, à Oran, c’est le secteur de l’éducation nationale qui a été le plus perturbé comme nous l’ont expliqué les représentants du Snapest, de l’Unpef, du Snte, du Satef et ceux des corps communs lors d’un point de presse tenue dans la journée. Abordant la raison principale ayant été à l’origine de cette journée nationale de protestation, le statut de l’enseignant qualifié de répressif, les orateurs ont alors donné les premiers taux de participation pour les différents paliers, soit plus de 56% pour le primaire, entre 60 et 70% dans le moyen et le secondaire un peu plus de 48%. L’autre secteur, qui a connu une mobilisation importante, est celui de la santé puisque, selon l’un des représentants du SNPSSP, ce suivi a atteint 70%. «Nous avons assuré les urgences et le service minimum comme le prévoit la loi», explique un médecin qui assistait à l’assemblée générale regroupant les professeurs et docents et les maîtres assistants du CHUO. Quant à l’administration pour Oran-ville, les activités se sont déroulées normalement sauf au niveau des APC qui ont été désertées par des agents. Par contre, l’enseignement supérieur a une fois de plus était marqué par un clivage des plus grands, résultat de la scission qui touche toujours le Cnes puisque les enseignants de l’Usto dans leur majorité ont refusé de faire grève à l’appel de leur direction qui a participé à la coordination. Cette université ayant fait le choix de suivre la coordination des sections Cnes contestant la nouvelle direction nationale. Quant aux citoyens, bien peu ont été perturbés dans leur démarche et leur quotidien. Néanmoins ils se sont sentis solidaires pour ce qui est des revendications sur le pouvoir d’achat.
Fayçal M.

 

SIDI-BEL-ABBÈS
Forte adhésion

La menace de grève de la Fonction publique, depuis longtemps brandie par les syndicats autonomes issus de différents secteurs publics, a pris effet dans la journée d’hier alors que d’autres mouvements de contestation plus radicaux sont craints dans les prochains jours dans le cas où le gouvernement continuerait à ignorer les revendications socioprofessionnelles des travailleurs notamment la hausse des salaires au vu de la détérioration du pouvoir d’achat des fonctionnaires. Au niveau de l’EPSP (Etablissement public de santé de proximité), l’adhésion en plus au mouvement a été importante avec un sit-in des travailleurs devant le siège du secteur sanitaire bien que le service minimum ait été assuré. Au niveau du secteur de l’éducation nationale, le mouvement a aussi connu un grand succès notamment au niveau des écoles et collèges et bien des lycées. Cependant, quelques enseignants, (une minorité) ont souhaité dispenser leurs cours craignant, comme dans le passé lorsque le syndicat libre les a appelés à la grève, d’être sanctionnés avec des retenues sur salaires. Dans le secteur de la santé, le mouvement n’a pas drainé grand monde vu que le Snapap, un des syndicats autonomes initiateurs de la grève, n’enregistre pas une grande adhésion parmi les travailleurs du CHU. Aussi cet établissement n’a pas connu de grande perturbation, nous a-t-on confié. Par ailleurs, la daïra, la wilaya et l’APC n’ont pas adhéré à ce mouvement de protestation.
A. M.

POUR PROTESTER CONTRE LE PROGRAMME QU'ILS JUGENT CHARGÉ
Débrayage des lycéens de Ben-Aknoun samedi prochain

Après le mouvement de grève auquel ont appelé les enseignants du secteur de l’éducation, c’est au tour des lycéens de monter au créneau en entamant des actions de protestation au niveau de certains lycées de la capitale. Des délégués des élèves évoquent même le fait que le mouvement de grève pourrait gagner les autres lycées du territoire national. Les élèves des classes de terminale comptent ainsi protester contre le nouveau programme qu’ils jugent trop chargé. Ces classes d’examen passeront en effet le premier baccalauréat de la réforme au mois de juin prochain. Ce sont les élèves du lycée Ibn-Nas qui, les premiers, ont entamé une grève dimanche dernier. Samedi prochain et selon des délégués des élèves, ce sera au tour des lycées de Ben-Aknoun de se joindre au mouvement de protestation en boycottant les cours.
F. Z. B.

 http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2008/01/16/article.php?sid=63310&cid=2

     
Youcef Sid-Ali
SUIVI PARTIEL DE LA GRÈVE GÉNÉRALE À BÉJAÏA
Les établissements scolaires paralysés

Les enseignants ont suivi massivement l’appel à la grève, contrairement aux autres fonctionnaires...  La grève générale à laquelle ont appelé les syndicats autonomes n’a été suivie, hier, dans la wilaya de Béjaïa, que dans le secteur de l’éducation nationale et à un degré moindre dans celui de la santé. Toutes les administrations ont en effet travaillé, que ce soit la wilaya, la daïra, les APC ou les autres établissements publics. Les syndicats ayant appelé à la grève n’ont pas de représentations locales à Béjaïa, et c’est ce qui explique en partie l’absence de travail de sensibilisation en direction des fonctionnaires. La raison de cet échec est certainement à chercher dans les divisions que vit le monde syndical. « La tendance ayant appelé à la grève générale n’a aucune représentativité », affirme Sadek Sadou, secrétaire national aux libertés du Snapap, « aile » Malaoui. Nous avons tenté vainement de contacter les autres représentants du Snapap, ceux désignés d’aile Belfoul, mais impossible de les rencontrer, même au niveau de la daïra de Béjaïa. Toujours est-il que les fonctionnaires sont restés dans leurs bureaux pendant toute la journée d’hier. Dans le secteur de la santé, le mot d’ordre de grève a été partiellement suivi, contrairement au secteur de l’éducation où la quasi-totalité des établissements scolaires de tous les paliers n’ont pas travaillé. Le responsable du CLA à Béjaïa, Idir Achour, n’a pas caché sa satisfaction concernant l’adhésion massive des travailleurs de l’éducation. Tout en confirmant son rejet de la nouvelle grille des salaires, Achour dira que son syndicat plaide, à travers cette grève, pour un statut particulier permettant une visibilité de la carrière des enseignants, une retraite spécifique après 25 ans de service, l’intégration des contractuels et, enfin, l’abrogation de l’article 87 bis. Le syndicaliste ajoutera que le taux de suivi dans le chef-lieu de wilaya est de 90%, tandis que celui réalisé dans les autres daïras a atteint 70%. A propos de la confusion qui existe entre son syndicat et les autres qui ont rejoint le mot d’ordre de grève, Achour expliquera que les douze autres syndicats n’ont fait que rejoindre l’appel lancé par le CLA pour tenter de s’imposer comme partenaire social à part entière. En dehors du secteur de l’Education, dont la mobilisation est très appréciable, les initiateurs de cette grève générale doivent dresser le bilan de leur action dans les autres secteurs pour connaître leur poids dans le monde du travail afin de mieux réussir leurs actions futures. A signaler enfin que des incidents minimes se sont produits à proximité de certains établissements scolaires, comme par exemple à El-Hammadia.

K.S.
LES ÉTUDIANTS ONT MARCHÉ HIER À BÉJAÏA
Des slogans sans aucun rapport avec la pédagogie
La marche à laquelle a appelé la coordination estudiantine, hier, à Béjaïa, a certes drainé une foule assez nombreuse mais les slogans criés par les étudiants sont loin de coller à des revendications proprement estudiantines comme celui qui consiste, par exemple, à revendiquer l’élection d’un nouveau recteur. « Un pays riche et une population pauvre », lançaient à tue-tête les manifestants qui ont démarré des campus d’Aboudaou et de Targa Ouzemmour pour se rejoindre au lieudit « les quatre chemins », bloquant ainsi, dès 10h du matin, les deux axes routiers menant vers la RN 9 et la RN 26. Cette dernière route est restée bloquée tard dans l’après-midi. Les marcheurs avaient également scandé d’autres mots d’ordre qui laissent perplexe comme celui lié au chômage qui ronge des pans entiers de la société. Dans ce climat confus, quelques slogans se sont glissés, qui ont un lien direct avec le remous qui ébranle l’université Abderrahmane-Mira depuis un mois, tel celui revendiquant un « véritable » dialogue avec les responsables de l’université ou « l’application des promesses » avancées par ces derniers. Au moment où nous rédigions cet article, il n’ y a eu aucune intervention des forces de l’ordre, qui se sont contentées de réguler, vaille que vaille, une circulation automobile complètement chamboulée, contraignant les passants à emprunter des méandres pour pouvoir éviter cette marée juvénile entassée au carrefour des « Quatre chemins ». Comme nous l’avons signalé dans notre édition d’avant-hier, la coordination estudiantine maintient sa pression et rien ne dit que les étudiants vont regagner aujourd’hui des amphis restés vides un mois durant. Notons, toutefois, qu’au moment où les deux groupes de manifestants se dirigeaient vers leur point de rencontre, et c’est là un fait bizarre, des élèves s’en sont pris aux vitres de leurs établissements à coups de pierres, les faisant voler en éclats. Sans raisons apparentes. Des actions de vandalisme qui ressemblent bizarrement à celles qui ont précédé les évènements de Kabylie, en avril 2001, période durant laquelle, la majorité des établissements scolaires ont été désertés par les élèves, dont une partie ne ratait pas l’occasion de saccager ses propres établissements. Ces actions de rue, menées par les étudiants auxquelles se greffent des désertions spontanées de collégiens ne sont-elles pas les signes précurseurs d’un remake des troubles qu’a connus la Kabylie en avril 2001 ? Wait and see !
Amrani Boubekeur 
 LA GRÈVE A PARALYSÉ L’ÉDUCATION ET LA SANTÉ
Le dernier mot des syndicats
16 Janvier 2008 - Page : 7
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Les classes étaient vides...

Le syndicat des Douanes algériennes a également rejoint le mouvement de protestation.

A l’instar des autres secteurs de la Fonction publique, l’éducation nationale est en ébullition. Comme attendu, la grève à laquelle ont appelé les syndicats autonomes a été largement suivie. Les lycées de la capitale ont été complètement paralysés.
Contacté, Meziane Meriane, porte-parole de la Coordination des syndicats autonomes et coordinateur du Snapest, a déclaré, hier, à L’Expression, que la grève à été largement suivie à l’échelle nationale. Il s’est dit très satisfait du taux de 100% atteint dans certaines wilayas comme Oran, Oum El Bouaghi, Béchar, Adrar, Naâma et Saïda «en dépit des tiraillements de certains ayant voulu geler ce mouvement protestataire». Au niveau des administrations, le Snapap annonce, pour sa part, un taux de suivi national de 80%. Ce dernier menace de radicaliser le mouvement si aucune suite n’est donnée par les pouvoirs publics à leurs doléances.
Pour le secteur de l’éducation nationale, notre vis-à-vis a précisé qu’«une participation de 70 à 85% a été observée au cycle secondaire». Le même taux est enregistré dans les cycles primaire et moyen. Rencontrés à l’extérieur de leurs établissements respectifs, les lycéens sont désemparés. Ne sachant à quel saint se vouer, ils ont affiché une inquiétude quant à la suite que connaîtra l’année scolaire en cours. A quoi se résument leurs réclamations au juste? La surcharge du programme scolaire a été mise en exergue, notamment par les élèves de classe terminale. L’exemple de Amine en est une parfaite illustration. En 3e année série Sciences naturelles, ce jeune Algérois rencontré au lycée «Delacroix» a expliqué qu’«on n’est pas parvenus à achever le tiers du programme des matières essentielles». Le spectre d’un échec aux épreuves du baccalauréat hante l’esprit de ces lycéens. La corporation de la santé, de son côté, a répondu massivement au mot d’ordre de grève nationale décrétée par la Coordination des 13 organisations syndicales. Pas de consultations ni de programmation des rendez-vous. Le mouvement était largement suivi par les praticiens de la santé publique. C’est la léthargie dans les hôpitaux, où seul un service minimum a été assuré. Une tournée au niveau de certains hôpitaux de la capitale, notamment celui de Mustapha-Bacha, de Bab El Oued (Maillot) et de Ben Aknoun, confirme ce constat. «Désolé madame, mais nous sommes en grève», lance un médecin exerçant au service radiologie de l’hôpital Maillot, à l’adresse d’une dame venue prendre rendez-vous. Elle n’était pas la seule d’ailleurs puisque plusieurs malades attendaient à l’extérieur. En vain. Même constat au niveau du service d’endocrinologie. A l’hôpital de Ben Aknoun, les médecins ont débrayé en masse. Les différents services ont été paralysés. Dans le grand hall de l’établissement, les travailleurs ont observé scrupuleusement un piquet de grève. Des affiches et écriteaux indiquent la réalité du débrayage. On y lit: «Consultations suspendues», «Les travailleurs de la santé en grève!». Au niveau du CHU Mustapha-Bacha, les hospitalo-universitaires ont tenu une assemblée générale à l’amphithéâtre du Centre Pierre et Marie Curie. D’autres assemblées générales se sont déroulées en même temps au niveau de toutes les facultés de médecine du pays. «Nous rejetons la nouvelle grille des salaires telle que présentée», réplique le Pr Djidjik, président du Syndicat national des maîtres assistants en sciences médicales. «Nous n’avons pas décidé de ce débrayage par gaieté de coeur car c’est un secteur très sensible. Mais c’est notre dernier recours si nous voulons améliorer la situation», déclare-t-il encore.
Le Pr Noureddine Zidouni, président du Syndicat national des professeurs et docents, a déclaré de son côté que «les grévistes sont déjà préparés à recevoir des plaintes contre eux. Mais nous resterons unis pour faire aboutir nos revendications». Les protestataires comptent durcir encore plus le ton. D’ailleurs, ils ont voté pour une autre grève nationale de trois jours, en février prochain, sans qu’une date précise ne soit fixée. Qu’en est-il de l’enseignement supérieur? Les étudiants de l’université d’Alger ont peu ou prou suivi cette grève. Les cours ont été assurés à l’université des Sciences et Technologies de Bab Ezzouar et à la faculté des Sciences sociales à Bouzaréah. Toutefois, selon M.Meriane, «le taux de suivi dans ce secteur est très important». Etayant ses dires, il précise que «ce sont des enseignants vacataires qui ont assuré les cours», citant l’exemple de la fac centrale où ce débrayage n’a pas eu l’écho escompté. Par ailleurs et selon M.Meriane, le syndicat autonome des Douanes algériennes a rejoint le mouvement de protestation. Une conférence de presse sera organisée aujourd’hui à 11h au siège de l’Unpef par le porte-parole de la Coordination. Les grévistes appellent, note-t-on, à la révision de la nouvelle grille et dénoncent la dégradation du pouvoir d’achat des fonctionnaires.

Fouad IRNATÈNE et Naïma HAMIDACHE

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16/01/2008
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