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Edition du Mardi 10 Août 2010

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Edition du Mardi 10 Août 2010

Actualité

La charité mal placée des émiratis
Leur ambassade distribue des couffins de solidarité aux algériens


Par : Azzeddine Bensouiah


 

L’information balancée par l’ambassade des Émirats et relayée par un quotidien arabophone parle d’un don de dattes émiraties présentées comme de grande qualité. On croit rêver !

L’ambassade des Émirats arabes unis à Alger vient de dépasser les limites de l’action diplomatique universellement d’usage en annonçant, sans gêne aucune, la distribution de 1 500 couffins de Ramadhan au profit de nécessiteux algériens.
L’information est relayée par un quotidien arabophone, qui la balance sur sa une, comme si c’était une action de grande envergure qui allait transformer la vie des Algériens ! À l’ambassade émiratie, la voix d’une jeune Algérienne nous confirme l’information, sans pour autant nous permettre de causer à un des diplomates émiratis. Elle s’est contentée juste de dire qu’elle pensait que “c’est une initiative de l’ambassade”, sans coordination avec le gouvernement algérien.
Nous avons tenté de joindre le ministère de la Solidarité nationale pour avoir son point de vue sur cette initiative émiratie, mais le service de la communication reste aux abonnés absents. À bien lire l’information distillée par l’ambassade émiratie, ce n’est pas la première fois que cette représentation diplomatique lance une telle opération, qui a nécessité, selon son communiqué, la mobilisation de nombreux organismes et autres associations de ce pays du Golfe.
Pourtant, il n’y a ni catastrophe naturelle, ni famine, encore moins un besoin exprimé par le gouvernement algérien en la matière ! L’ambassade des Émirats arabes unis agit comme s’il s’agissait d’une province incapable de prendre en charge ses besoins élémentaires. Pourtant, l’Algérie a un ministère de la Solidarité nationale qui dispose d’un programme spécial Ramadhan, en fonction des besoins exprimés. Pourtant, des associations caritatives algériennes, des bienfaiteurs organisent annuellement et suffisamment l’opération de solidarité, en coordination avec les institutions concernées, pour venir en aide aux personnes nécessiteuses.
Le ridicule ne tuant point, l’information balancée par l’ambassade des Émirats et relayée, tout bêtement, par un quotidien arabophone parle d’un don de dattes émiraties présentées comme de grande qualité. 
On croit rêver ! On croyait que notre Deglet Nour était la meilleure au monde, qu’elle était exportée et recherchée partout à travers le monde, au point que nos voisins tunisiens se frottent les mains en en faisant un label national à l’exportation. D’habitude, le rôle des ambassades se limite à des actions bien connues. Quand bien même celles-ci voudraient faire preuve de charité, elles le font dans des domaines bien précis tels que des bourses d’études et autres programmes de formation, des semaines culturelles, économiques et autres programmes d’échanges. 
Mais la charité obéit à d’autres considérations, d’autres critères et ce n’est absolument pas le cas de l’Algérie qui n’a pas exprimé un quelconque besoin en la matière et qui n’a vraiment pas besoin de ce genre de charité mal placée.
Le geste de l’ambassade émiratie paraît bien hypocrite, pour un pays qui a brillé par ses faux bonds envers l’Algérie. 
Combien de projets annoncés en grande pompe par des émirs qui ont fini par plier bagage avant même de verser le moindre dollar ? Où sont passés les dizaines de projets immobiliers qui allaient transformer le visage d’Alger ? Pourquoi la crise économique mondiale n’a-t-elle affecté que les projets émiratis en Algérie, et pas ailleurs ? 
Des questions légitimes qui ne trouvent aucune réponse.

*  Le couffin, l’autre IDE arabe

Par : Salim Tamani 
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Initier une opération de ce genre et, de surcroît, par une chancellerie étrangère, relève d’un manque de respect envers la société algérienne qui n’a demandé l’aide à personne même durant les années où elle a dû surmonter les pires difficultés de son existence.

e couffin, l’autre IDE arabe


Par : Salim Tamani 


Initier une opération de ce genre et, de surcroît, par une chancellerie étrangère, relève d’un manque de respect envers la société algérienne qui n’a demandé l’aide à personne même durant les années où elle a dû surmonter les pires difficultés de son existence.

Après avoir berné l’Algérie dans une grande illusion de projets allant jusqu’à promettre de changer le visage même de la capitale à travers le groupe Emmar dont le patron a été reçu en grande pompe à Alger, voilà que les Émiratis “investissent” dans la solidarité. Bien entendu, le mois sacré du Ramadhan est l’occasion toute trouvée pour lancer une opération en direction des familles algériennes défavorisées. Quelques centaines de couffins à distribuer et le tour est joué pour remplacer les IDE arabes dont la majeur partie des projets est restée au stade de la promesse.
S’il est important de savoir si les autorités algériennes ont donné leur accord à une telle initiative qui frôle l’ingérence étrangère, il est à se demander aussi quelle est la perception des Émiratis de la société algérienne. En Algérie, la solidarité est sérieusement prise en charge par le gouvernement et il n’y a qu’à voir les budgets alloués pour ce secteur dans les lois de finances, pour le comprendre. Mieux, les responsables algériens ont réaffirmé à plusieurs reprises qu’il n’existait pas de pauvres en Algérie.
Initier une opération de ce genre et, de surcroît, par une chancellerie étrangère, relève d’un manque de respect envers la société algérienne qui n’a demandé l’aide à personne même durant les années où elle a dû surmonter les pires difficultés de son existence. Alors que les autorités ont décidé de verrouiller ou de mieux contrôler les relations entre les associations locales et les ambassades, le geste émirati peut s’inscrire dans une démarche globale qui préparerait d’autres opérations en direction d’une certaine frange de la société.
Il est, malheureusement, regrettable que dans l’Algérie de 2010, l’on arrive à applaudir ce genre d’initiative qui n’est autre qu’un dépassement de prérogatives et un manquement aux usages diplomatiques en vigueur. Car si de telles opérations sont permises, il faudrait peut-être s’attendre, demain, à des queues de gens nécessiteux devant des ambassades pour… quémander un couffin pour le Ramadhan. 
En diplomatie, il y a des limites que l’on ne peut franchir.


 


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Edition du Mardi 10 Août 2010

Actualité

Paris, Londres, Madrid, Rabat et Genève concernés
Mouvement dans le corps des ambassadeurs


Par : Omar Ouali 


 

Les grandes capitales sont touchées par ce mouvement qui est une permutation pour les uns et une retraite pour les autres.

Plusieurs fois annoncé dans la presse comme “imminent” pour être ensuite renvoyé aux calendes grecques, un mouvement dans le corps diplomatique vient d’être opéré par le président de la République, a-t-on appris, hier, de sources diplomatiques. Bien que partiel, il n’en touche pas mois des capitales très sensibles dans le Vieux Continent. À commencer par Paris, la “première” d’entre elles en raison du caractère “particulier” des relations algéro-françaises. Missoum Sbih, en poste depuis le 7 novembre 2005, date à laquelle il avait présenté ses lettres de créances au président Jacques Chirac, va quitter le 50, rue de Lisbonne, dans le 8e arrondissement, pour céder son poste à une autre grande figure de la diplomatie algérienne, Driss Djazaïri. Ce dernier était jusque-là en poste à Genève en qualité de représentant permanent de l’Algérie à l’ONU.
Le petit-fils de l’émir Abdelkader sera remplacé sur les berges du lac Léman par Mme Taos Ferroukhi, ambassadeur d’Algérie à Vienne. Le départ de Missoum Sbih, qui va vraisemblablement prendre sa retraite compte tenu de son âge, après plusieurs années au service de l’Algérie, est régulièrement évoqué à l’occasion de rumeurs sur les changements dans les représentations diplomatiques algériennes. Ainsi Mohamed Béjaoui, ancien ministre des Affaires étrangères, puis Noureddine Yazid Zerhouni, actuellement vice-Premier ministre, étaient souvent cités comme ses possibles successeurs dans la capitale française. Le mouvement touche également notre ambassade dans le Royaume-Uni. En effet, Mokhtar Rguieg est appelé à succéder à un autre grand nom de la diplomatie algérienne, Mohamed-Salah Dembri. Ce dernier doit laisser son poste pour des raisons de santé, explique-t-on. Pour sa part, Rachid Maârif, jusque-là à Rome, va devoir quitter la Ville éternelle pour s’installer à Madrid, où il doit succéder Mohamed Hanéche, comme ambassadeur d’Algérie en Espagne. Une autre ambassade et pas des moindres est concernée par ce mouvement partiel : celle de l’Algérie au Maroc. Le poste est déclaré officiellement vacant depuis le décès du général Larbi Belkhir le 28 janvier 2010. C’est Mourad Benchikh, diplomate de formation, qui a été aussi secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, qui succédera au “Cardinal” pour une mission toute aussi cardinale compte tenu de la nature des relations entre Alger et Rabat sur lesquelles le problème sahraoui pèse encore de tout son poids. En fait, la nomination de Mourad Benchikh aura le mérite de mettre un terme aux spéculations. Plusieurs personnalités ont été avancées pour ce poste, notamment Mohamed-Salah Dembri et surtout Mohamed Moulay Guendil, actuellement directeur de cabinet du président à la présidence la République. Ce mouvement partiel dans le corps diplomatique vient en complément de celui qui a touché d’autres capitales.

www.liberte-algerie.com



10/08/2010
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