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Actualité | dimanche 15 janvier 2012

 

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EN DIRECT - La France perd son triple A

Le dernier cadeau pour services rendus

Trois millions de dinars pour chaque député

le 15.01.12 | 01h00

 
 

Pour services rendus, une sorte de prime à l’obéissance, les parlementaires s’en iront chacun avec une coquette somme avoisinant les 3 millions de dinars, représentant dix mensualités payées d’avance. 

Hémicycle Zighout Youcef, haut lieu de l’usurpation électorale. En ce mercredi 4 janvier, les 389  députés de l’Assemblée populaire nationale (APN), dont le «mandat» expire, sans gloire ni panache, en mai prochain, font leur ultime tour de piste. Le dernier acte pour un Parlement croupion, le plus «mal élu» de l’histoire de l’Algérie indépendante, que d’aucuns qualifient de «chambre d’enregistrement» et de congrès de «beni-oui-oui». Comme de coutume, la plénière sonnait creux en ce début de soirée ; la séance n’a été entamée qu’à 16h. Le président de l’APN, Abdelaziz Ziari, est absent, convoqué pour une «réunion au sommet» à Djenan El Mufti.

Le ministre de l’Intérieur, Daho Ould Kablia, attendu jusqu’en début de soirée, fait un bref speech dans un arabe approximatif (suscitant l’hilarité générale) pour «défendre» son texte, cloue quelques becs et s’en va, serrant quelques mains quémandeuses.
Quelques heures auparavant, Ali Brahimi, le virevoltant député de Bouira, pestait contre le refus du gouvernement de se présenter devant la Chambre basse. «Encore un signe de mépris», constate l’ancien élu du RCD. Un parti qui, en désespoir de cause, a gelé récemment sa «participation» à l’APN.

Le mépris envers le Parlement, le gouvernement le tient d’abord de son «premier chef» : dès son retour aux affaires, en 1999, le  président Bouteflika avait affiché sa préférence pour un régime ultraprésidentiel et son aversion pour toute forme de démocratie parlementaire.  De nombreux ministres ont décliné tout bonnement les invitations à «s’expliquer» émanant de l’APN. Ce fut le cas récemment de Djamel Ould Abbès, le ministre de la Santé, fidèle parmi les fidèles du président Bouteflika. Comme nombre de députés de l’opposition parlementaire, Brahimi a vu toutes ses propositions de loi finir aux «oubliettes» de l’hémicycle.

Le pouvoir (Exécutif) fait cavalier seul, snobe merveilleusement les pensionnaires de la deuxième chambre du Parlement. Légiférer par ordonnance est ainsi devenu le sport favori du régime Bouteflika. Côté APN, 63 textes de loi ont été votés en 5 ans de mandat. De l’autre, une quantité industrielle d’ordonnances présidentielles produites par l’hôte du palais El Mouradia.
Le recours systématique à la législation par ordonnance présidentielle renseigne sur la nature profondément autoritariste du régime Bouteflika, explique Rachid Tlemçani. Mais là où même le politologue perd son latin, c’est, dit-il, «lorsque  j’entends les députés eux-mêmes supplier le Président de légiférer par ordonnance».

L’APN, un «machin» à bannir des manuels de sciences politiques ? «Il n’y a aucun bilan à tirer de cette sixième législature», ajoute M. Tlemçani, excédé : «La preuve ? Aucune proposition de loi n’a été introduite par cette assemblée qui a servi de vitrine démocratique, de vulgaire courroie de transmission au service du pouvoir politique.»
Dans son intervention, Abdelkader Charar, député FLN, interpelle le ministre de l’Intérieur sur les pouvoirs exorbitants que s’arrogent certains walis et leur mépris envers les «élus du peuple» : «Le gouverneur d’Alger, dit-il, refuse même de recevoir les ministres, excepté ses amis.» La veille, mardi, devant une soixantaine de députés errant comme des âmes en peine dans les travées presque désertes de l’APN, le gouvernement a donné lecture, dans l’indifférence quasi générale, de son projet de code de wilaya. Coupé de l’Algérie profonde, le palais ronronne, somnole sur un volcan. Les dizaines de députés présents ont le regard rivé sur les prochaines législatives, l’esprit ailleurs, en proie aux questionnements en rapport à l’existence d’une «vie après le Parlement». «Deux mille douze, chkoun yefouz ?» (qui raflera la mise lors des législatives de 2012 ?), s’interroge en ricanant un député FLN, affalé, comme ses collègues, sur un des divans rouge sang du hall de l’Assemblée.


«Mal élus» du peuple, «méprisés» par le pouvoir

 

Pour services rendus, une sorte de prime à l’obéissance, les parlementaires s’en iront chacun avec une coquette somme avoisinant les 3 millions de dinars, représentant dix mensualités payées d’avance. «En attendant la retraite dorée», renchérit un député indépendant. Les parlementaires cumulant deux mandats et dix ans de cotisations auront droit à une retraite complète, soit l’équivalent de plus de 15 fois le SNMG.  Bien qu’imminent, l’adieu à l’hémicycle Zighout Youcef ne semble pas dépiter les «élus du peuple». Certains, ceux de l’Alliance notamment, croient même en leurs chances de faire partie de la prochaine fournée du régime, réélus à la faveur du fumeux «système des quotas» ou grâce à l’insondable loi de la «chekara», expression populaire désignant «l’argent sale» recyclé en politique pour l’achat, notamment, de mandats électifs. Pas de regrets ni d’état d’âme. Beaucoup de députés partiront avec la conviction du devoir accompli.
Plantureuse députée, épouse d’un entrepreneur aux mille marchés dans une wilaya du Centre, N. B. dit n’avoir qu’un seul regret, celui d’avoir voté la loi criminalisant les harraga. «Autrement, je pars la conscience tranquille. Je n’ai pas changé de ville ni amassé de fortune comme nombre de mes collègues qui ont fait de leur mandat une véritable machine à cash.» La députée ne veut pas être citée de crainte que ses chances de «réélection» ne soient compromises. «Je ferai comme Zorro qui ne dit au revoir que lorsqu’il arrive au sommet de la crête», lance-t-elle en s’éloignant.

«Mission accomplie», s’écrie de sona côté Miloud Chorfi, président du groupe parlementaire du RND, le parti d’Ahmed Ouyahia, catapulté en 2007 deuxième force politique avec 62 sièges. «Nous attendons la prochaine mission», ajoute, provocateur, le député de Mascara, éminence grise du Premier ministre au sein de l’hémicycle. Chorfi se dit fier d’appartenir à une assemblée parlementaire ayant voté des lois «importantes», dont les textes de la «réforme».
La session d’automne, la plus chargée de toutes celles qu’a connues l’APN avec 7 textes expédiés en quelques semaines — dont les lois dites de la réforme — arrivera à échéance ce 2 février. Jamais les députés n’avaient autant «travaillé» de leur vie que depuis l’avènement du Printemps arabe.  
7 décembre 2011. Aucun gouvernement de l’Algérie indépendante n’avait osé jusque-là infliger pareille humiliation aux Algériens : Mourad Medelci, auditionné à l’Assemblée nationale française, une première dans les annales du Parlement algérien. Hémicycle Zighout Youcef ou palais Bourbon, le ministre algérien des Affaires étrangères a vite fait son choix.


Zighout Youcef ou Palais Bourbon : le choix de Medelci


«A l’APN, nous étions partagés dans l’appréciation de ce geste, se rappelle le député de Tlemcen, Mohamed Benhamou. Mais nous disions que ce n’était pas dans nos mœurs politiques. Le président Bouteflika lui-même n’a jamais daigné descendre au Parlement.» La coupe de l’humiliation est bue jusqu’à la lie. Aucune protestation des députés à l’APN.
La sixième législature ? «C’est incontestablement la pire de toutes», réplique l’ancien n°2 du RCD et député de Béjaïa, Djamel Fardjellah. Avec ses deux mandats de député (1997-2002 et 2007-2012), Fardjallah ne compte plus le nombre de fois où l’APN a été humiliée par le pouvoir et ses députés, donnés en pâture à l’opinion. Gavé de privilèges, rabaissé par un pouvoir exécutif omnipotent, le Parlement a servi d’alibi démocratique au régime, de pouponnière à sa clientèle. Mensualités mirobolantes (de 270 000 DA pour le député de base à 600 000 DA pour le président de l’APN), indemnités diverses (restauration, hébergement, téléphone, billets d’avion, crédits bonifiés allant jusqu’à 30 millions de dinars, etc.) l’APN a englouti en cinq ans plus de 2300 milliards de centimes, à raison de 450 milliards par an. Pour maître Benhamou, «l’APN a plus réglé les problèmes de ses pensionnaires députés que ceux des Algériens».

«Je n’ai jamais vu de Parlement aussi soumis, avec un niveau aussi médiocre», confie un cadre haut placé à l’administration de l’APN. De cette Assemblée, il parle avec dégoût : «Je ne veux pas jeter l’anathème sur tous les députés, mais la majorité ne fait montre d’aucune forme de conscience, indifférents aux enjeux de la nation.» L’assemblée de 1997, pourtant issue de la fraude massive, a plus de mérite à ses yeux : «A l’époque, nous n’avions pas atteint un tel degré de dégénérescence, nous n’avions pas une composante aussi prédatrice, copie conforme des milieux politico-maffieux. Aujourd’hui, nous sommes bien en présence d’une faune d’affairistes, accros aux privilèges, avec des réflexes de parvenus et de prédateurs. J’ai failli, plus d’une fois, m’étouffer de honte devant la conduite et l’insuffisance intellectuelle de nos députés, alors qu’on était reçus en délégation par des Parlements étrangers.» «En cinq ans, conclut-il, l’APN n’a institué qu’une seule commission d’enquête, celle sur la flambée des prix de l’huile et du sucre. Mais de qui se moque le Parlement ?»      

Les faits d’armes du parlement :

 

Charité bien ordonnée commence par soi-même. Un des premiers textes de loi votés par l’APN est celui relatif au statut de député,  en janvier 2008, quelques mois seulement après l’installation de l’Assemblée.  Le texte amendant la loi n°01-01 du 31 janvier 2001 relative aux membres du Parlement a suscité une grosse polémique et a écorné irrémédiablement l’image du député auprès de l’opinion.

Les députés se sont auto-augmentés dans des proportions plus qu’outrageantes. Pour enfoncer le clou, le président Bouteflika avait même saisi le Conseil  constitutionnel à l’effet de statuer sur la constitutionnalité du statut de député. Trop tard !

 

L’APN au service de la «maffia» de la fripe :

 

15 juin 2011. Le Parlement lève l’interdiction de l’importation de la friperie, une menace pour la santé publique, pour toute l’industrie nationale du textile et ses 18 000 travailleurs. L’article 27 de la loi de finances complémentaire, proposé par des députés RND, FLN et indépendants, a fait scandale. En novembre 2011, l’article en question fut abrogé.   

 

Viol de la constitution :

 

Mercredi 12 novembre 2008, le Parlement (APN et Conseil de la nation) est convoqué en congrès par le président Bouteflika pour entériner un certain nombre d’amendements à la Constitution de 1996, notamment l’article 74 qui limitait les mandats présidentiels à deux seulement. Résultat du vote : 500 voix pour, 21 contre et 8 abstentions. Les députés RCD quittèrent la salle en signe de protestation contre le viol de la Constitution.

 

Mohand Aziri
 
 

Constantine :

Les élèves de terminale entament une grève illimitée

le 15.01.12 | 15h38

Les élèves des classes de terminale ont entamé, ce dimanche 15 janvier, une grève illimité dans toute les établissent de la wilaya de Constantine. 

Ces derniers réclament le plafonnement du programme pédagogique qu’ils considèrent trop chargé. Les élèves refusent de reprendre les cours jusqu’à la satisfaction de leur revendication par le ministère de l’éducation.

 « En plus de la surcharge des cours, nous n’avons pas dépassé à ce jour le tiers du programme », ont annoncé des lycéens rencontrés devant les établissements du centre-ville

De son côté, le chargé de communication auprès de  la direction d’éducation de la wilaya a affirmé que cette dernière a recommandé l’installation de  commissions au niveau de tous les établissements de la wilaya afin d’expliquer la situation aux élèves.

« Il n’y a aucun retard ni surcharge dans le programme de ce palier, conformément à l’arrêté 450 du 11/8/2011 transmis par la direction générale de l’enseignement secondaire et technique, tous le programme des examens sera établi en fonction de l’avancement des cours  à la date du 11 mai de l’année en cours », a conclu le chargé de communication.
 
 

Ratiba B.
 

Bouteflika à Tunis

La reconnaissance tardive d’Alger

le 15.01.12 | 01h00

 
 

Mieux vaut tard que jamais. Alger reconnaît enfin la révolution du 14 janvier 2011, celle qui a débarrassé la Tunisie de la dictature de Zine Al Abidine Ben Ali, de son épouse Leila Trabelsi et de leurs familles.

C’est le but principal de la visite hier du président Abdelaziz Bouteflika à Tunis. Le chef d’Etat algérien a eu un entretien en tête à tête avec Moncef Marzouki, président désigné par l’Assemblée constituante, le 12 décembre 2011, pour gérer la période de transition démocratique. Cette rencontre entre les deux responsables signifie que l’Algérie admet qu’un nouveau pouvoir, sorti des urnes, a émergé en Tunisie. Bouteflika a marqué sa présence avec d’autres chefs d’Etat, dont le président du Conseil national de transition (CNT) libyen, Moustapha Abdeljalil, et l’émir du Qatar, Hamad Bin Khalifa Al Thani, aux festivités marquant la fin d’une longue période de terreur qui a duré plus de cinquante ans.

Zine Al Abidine Ben Ali n’avait reconduit que l’autoritarisme instauré par Habib Bourguiba, «le père libérateur». Bouteflika, qui avait assisté à l’enterrement de Bourguiba en avril 2000 et qui avait félicité Ben Ali pour son «modèle de démocratie», était à Tunis pour souhaiter du bonheur à Moncef Marzouki, homme politique connu pour son combat pour les droits humains et contre l’arbitraire. La différence d’âge entre Bouteflika et Marzouki n’est que de huit ans, mais les visions politiques sont très éloignées, voire inconciliables. Marzouki croit à l’importance des libertés démocratiques dans la vie d’une nation, Bouteflika estime que le peuple «n’est pas assez mature» pour mériter la démocratie. L’ancien militaire, Ben Ali, partageait le même point de vue. Idem pour l’ancien «guide» libyen. Leur sort a été définitivement scellé par l’histoire. Bouteflika a-t-il évolué avec l’accélération des événements politiques au Maghreb et au Moyen-Orient ? Son voyage à Tunis, annoncé par la présidence tunisienne la semaine écoulée, est un bon signe. Cela veut dire que quelque chose a changé au sein du pouvoir algérien.


VOLTE-FACE DU RÉGIME ALGÉRIEN


Les autorités algériennes n’avaient-elles pas montré une hostilité à peine contenue contre la Tunisie après la fuite de Ben Ali en janvier 2011 ? Cette hostilité est devenue dramatiquement visible avec la crise libyenne montrant, dans la foulée, tous les handicaps de la diplomatie algérienne et toutes les limites des approches sécuritaires de la politique extérieure. Bouteflika a eu peu de mots, aucune position claire, sur les révoltes arabes, préférant laisser ses relais servir le disque, usé jusqu’à l’aphonie, sur «l’ingérence étrangère». Un discours folklorique a tourné en boucle pendant des mois «dévitalisant» temporairement les appels au changement pacifique à l’intérieur du pays. Bouteflika, qui décide en matière de politique étrangère, a tout fait pour que l’Algérie officielle n’appuie pas ouvertement les révoltes des peuples tunisien, libyen, égyptien, syrien et yéménite. Les hésitations actuelles sur le dossier syrien en sont une preuve. Pour Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères, l’Algérie ne soutient pas les régimes «mais les Etats» et elle ne s’ingère pas dans les affaires d’autres pays. Cet argument, développé a posteriori, aurait été valable il y a vingt ou trente ans. Passons.

Bouteflika a déjeuné hier au palais de Carthage à Tunis en compagnie de Moncef Marzouki, Moustapha Abdeljalil, Hamad Bin Khalifa Al Thani et d’autres responsables. L’agence officielle APS a rappelé les propos de Bouteflika sur la capacité de la Tunisie «d’arriver à bon port et de garantir sécurité et bien-être au peuple tunisien» et ceux de Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, sur le respect par l’Algérie des choix du peuple tunisien et son souhait que ce pays «puisse asseoir les fondements d’un régime démocratique pluriel». L’APS a aussi évoqué la visite, la première à l’étranger, de Badji Kaïd Essebsi, ex-Premier ministre tunisien, en Algérie. Oui, mais Moncef Marzouki, pour son premier déplacement en dehors de la Tunisie, a choisi de se rendre en Libye, pas en Algérie. Il a donc été précédé par la venue de Bouteflika. Le chef d’Etat algérien a-t-il compris que l’Algérie n’a désormais aucun autre choix que de s’adapter aux nouvelles donnes dans la région arabe et d’accompagner les démocraties naissantes de sorte à mieux protéger ses intérêts stratégiques sur le long terme ? Ou agit-il pour des considérations de politique intérieure ? Il reste que le secrétaire d’Etat adjoint américain pour les Affaires du Proche-Orient et de l’Afrique du Nord, Jeffrey Feltman, était venu en octobre 2011 à Alger demander clairement aux autorités algériennes de soutenir les processus de transition en Tunisie et en Libye.

Mourad Medelci s’est déplacé cette semaine à Washington, deuxième déplacement en moins de huit mois, pour rassurer les Américains sur «les réformes» politiques en Algérie. Usant d’un langage diplomatique plus que prudent, Hilary Clinton, secrétaire d’Etat américaine, a déclaré que les Etats-Unis «veulent» voir l’Algérie dotée «d’une base démocratique solide» qui reflète «les aspirations du peuple algérien». Le changement de cap de Bouteflika en terrain extérieur obéit probablement à ce souci d’éviter que les pressions extérieures deviennent plus fortes et plus denses. Sa stratégie sera donc de «normaliser» les rapports avec les voisins maghrébins et de préparer des élections législatives «exemplaires». Le locataire d’El Mouradia profite donc d’une certaine marge de liberté en attendant de décider de partir ou pas en 2014. Quelque part le compte à rebours a commencé…
 

Fayçal Métaoui
 


15/01/2012
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