La puissance maximale appelée enregistrée était de 12 645 MW, alors que celle de début août 2015 était de 12 380», a précisé Maziz Sid-Ali, directeur conduite à l’OS, filiale du groupe Sonelgaz, chargé de la gestion du système électrique algérien, contacté par El Watan. La forte consommation maximale journalière du réseau interconnecté du nord du pays, ayant augmenté de 2%, a contraint Sonelgaz à effectuer des coupures dans certaines zones.

«Des congestions ont été signalées dans certains points suite à ce pic de consommation très important. Nous avons procédé à quelques solutions curatives. Il y a eu par exemple une coupure sur la ligne Draria-Ouled Fayet (Alger). Les coupures n’excédaient d’ailleurs pas le quart d’heure», signale M. Maziz, affirmant que le pic a été dépassé sans contrainte de production grâce à des «artifices d’exploitation» qui permettent d’éviter les délestages signalés l’année dernière. Selon Sonelgaz, un changement fondamental de la structure de la demande électrique est signalé ces dernières années.

La consommation maximale journalière du réseau interconnecté du nord du pays avait commencé par migrer de l’hiver vers l’été pour ensuite passer, depuis 2014, de la pointe soir (ou pointe lumière) à la pointe matin (pointe jour), ce qui démontre l’impact de l’utilisation des appareils de climatisation année après année.

La demande en électricité a connu une évolution en raison des fortes chaleurs de ces derniers jours, de l’amélioration de la qualité de service et de la forte croissance de la consommation d’électricité par les foyers algériens, notamment pour les besoins de la climatisation. «Depuis une dizaine d’années, une période de consommation anormale est signalée durant la saison estivale, particulièrement les deux premières semaines d’août. Le pic est très important. On attendra l’évolution durant les prochains jours où un autre pic pourrait être enregistré», indique M. Maziz.

Le groupe Sonelgaz affirme avoir pu faire face à la hausse de la consommation par la mise en service de nouveaux ouvrages. Cette année, trois centrales électriques, totalisant une capacité de 2000 MW, ont été mises en service à Boufarik, Hassi Messaoud et Hassi R’mel. «Des ouvrages ont été réalisés pour faire face à la consommation. Des moyens ont été mis en place au Sud pour éviter les délestages», précise M. Maziz.

Sonelgaz et l’Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l’utilisation de l’énergie (Aprue) ont appelé à une rationalisation dans l’utilisation de l’électricité, surtout par la maîtrise de l’utilisation des équipements énergivores, comme les climatiseurs. «Les gens sont généralement séduits par des équipements bon marché qui consomment  le plus d’électricité et qui coûtent donc plus cher à long terme», a indiqué, en marge d’un colloque organisé en février dernier, un responsable de l’Aprue, qui a affirmé, sans trop convaincre, que l’Algérien consomme dix fois plus que la norme internationale : un foyer algérien consomme 1800 à 2000 kilowatts-heure/an alors que la norme est de 200 à 250 kilowatts-heure/an.