Et l’année prochaine, ça fera 21 ans !

Y a comme ça des opérations, allez, lâchons le mot, des attentats terroristes comme ce dernier contre la gendarmerie de Ouargla, tu te dis «quoi ? A ce point ils veulent nous pousser à réagir ?». Et le «ils», attention, il ne vise pas les tangos, cette fois-ci. Pour une fois, c’est si rare, je dois rendre hommage au savoir-faire de nos experts analystes, ceux des affaires étrangères qui travaillent dans des bureaux en surface, à l’air libre tout comme ceux qui sont contraints par obligation de discrétion (sic) de bosser plus en profondeur, sous terre. Eh oui ! Ils ont flairé l’embrouille de nos nombreux amis étrangers, notamment ceux qui nous connaissent si bien parce qu’ils nous ont forcés à la cohabitation plus d’un siècle et qui voudraient tellement que nous entrions dans la danse macabre et sanglante qui bat son plein en ce moment au Mali. Wallah que la position algérienne, en ce moment, a de quoi rassurer, faire plaisir et redonner un peu de fierté à notre ego fortement malmené depuis quelque temps. Là, pour le coup, les mecs — et les nanas, parce qu’il existe des analystes femmes ! — bravo ! Bravo de résister aux appels de plus en plus pressants de ces capitales «amies» qui nous incitent tous les jours à aller à la castagne à Gao, nous la «seule puissance régionale». Hi ! Hi ! Ho ! Ho ! Ha ! Ha ! C’est drôle comme cette expression «seule vraie puissance régionale» sonne étrangement comme le fameux classement de l’armée de Saddam en 4e position des forces militaires mondiales, à quelques heures de la 1re tempête du désert ! Ça pue ! Ça chlingue ! Et nous, on boit du p’tit lait. Parce que d’accord, nous sommes tombés bien bas ces dernières années, nous nous sommes étripés entre nous, nous avons reçu dans la gueule, nous avons enterré à pleines pelletées, et nous nous plantons en matière de sortie de crise et de développement, mais en même temps, des fois des fois, nous savons encore faire certaines choses. Comme celle de ne pas nous faire entuber dans cette affaire malienne. Et la position algérienne me botte d’autant plus qu’elle sonne presque ce refrain en direction de nos «amis incitateurs» : eh ben quoi ? Tu voudrais que l’Algérie se mouille ? Ben… non ! Vas-y-toi, d’abord, ensuite, moi, l’Algérie, je verrais ! Avouez que sans tomber dans le trivial, c’est rudement bon cette sensation de ne pas passer pour le dindon, ni pour la farce. Que celui qui a le bout du canon qui le démange y aille ! Tafadhalou chers amis. Surtout les amis que nous sollicitions y a quelques années rouges de cela pour qu’ils nous aident à mater du tango et qui, pour seule réponse, faisaient semblant de regarder le bout de leurs chaussures. Eh ben là, quitte à me répéter, qu’ils les chaussent leurs chaussures, leurs rangers, et qu’ils y aillent à Gao ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. 
H. L.

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