FLN : d’Henri Maillot aux maîtres-chiens !

La ligne du parti a été rétablie !

Au moment où l’on s’entre-déchire au FLN, au nom de la légitimité historique, un petit entrefilet, un minuscule et rachitique encadré nous invite doucement, gentiment, sans tapage, presque timidement à assister à l’hommage qui sera rendu le 9 juin prochain à 10 heures, à Henri Maillot, au cimetière chrétien de Diar- Es-Saâda, à Alger. J’ai hésité à mettre le mot «Chahid» avant le nom Maillot, de peur que les brigades des mœurs patriotiques ne viennent toquer à ma porte et ne m’assignent pour apologie de la main de l’étranger et de la France. Je note qu’Henri Maillot est enterré à Salembier, pas à El-Alia, encore moins dans le carré des martyrs d’El-Alia. Il faudra qu’on m’explique un jour les critères d’admission dans ce carré-là mythique. Quel type de révolution et de martyr aurait-il fallu «produire» pour espérer y reposer ? Même si je subodore que ce genre de questionnement n’a jamais effleuré la fibre révolutionnaire de Maillot. Maillot ! Maillot ! N’y avait-il pas un hôpital à Alger, un grand hosto qui portait ce nom ? Ou alors, c’est ma mémoire qui flanche. Ou alors, c’est que le rythme des baptisations, débaptisations me joue des tours par sa frénétique course folle. Il y a 56 ans, Henri Maillot tombait au champ d’honneur pour l’Algérie. 56 ans après, le FLN et l’Algérie de Belkhadem ont tombé cet honneur en se donnant en spectacle de crêpage de chignon quotidien. De Maillot ou de Belkhadem, qui a le plus donné à l’Algérie ? Bien sûr que nous ne sommes pas en épicerie, à peser le poids de celui-ci par rapport à tel autre, là-bas. Bien sûr que personne ne peut s’ériger en commission de jaugeage du patriotisme des uns et des autres. Il y a suffisamment de bûchers pour rajouter notre brindille à ce feu de non-joie. Mais tout de même ! A la 56e commémoration du martyre de Maillot, les seuls bruissements qui parviennent du siège du FLN, celui-là même que Maillot a protégé en ne «balançant pas», sont ceux de la mastication et des hurlements de chiens rendus fous par l’odeur du sang frais. Question brutale : Maillot est-il mort pour que le FLN soit donné en gérance à Belkhadem ? Ben M’hidi a-t-il théorisé la lutte du Front pour que des maîtres-chiens, plus d’un demi-siècle après, viennent aboyer la politique ? Maillot ! Henri Maillot. Echahid Maillot. Le FLN de Maillot n’aurait jamais trahi l’Algérie dans l’oreille creuse d’un diplomate iranien. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. 
H. L.

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