Poire ou fromage ?

… Mourad Dhina, Anouar Haddam, Abdelhamid
Brahimi…

Pour Laskri, pas celui de l’ANP, non, Laskri du FFS, les termes du problème de ces législatives sont posés comme tels : «Participer, c’est donner une caution au système. Ne pas participer, boycotter, c’est ouvrir la voie aux islamistes.» Ah ! Mon Dieu ! Quel dileeeeeeemme ! Y aller ? Ou ne pas y aller ? En être ? Ou ne pas en être ? Etre ? Ou ne pas être ? Shakespeare ? Ou Corneille ? Huile ? Ou beurre ? Dormir avec la barbe sous la couette ? Ou au-dessus ? Comme dirait ce bon vieux Capitaine Haddock. Kessra ? Ou Maât’loû ? Chique sous la lèvre supérieure ? Ou en bas, à l’orchestre ? Parapluie ? Ou manteau à capuche ? Veau ? Ou agneau ? Et je pourrais ainsi continuer à égrener le fameux «Ni ! Ni !» d’Aït Ahmed à l’infini. Peut-être remontrais-je jusqu’à Novembre 54. Peut-être même avant, qui sait ? Fallait-il déclencher la révolution ou attendre que les masses laborieuses mûrissent encore un peu, se bonifient en fûts et épaississent en bouche ? Plus crûment, qu’est-ce qui différencie le régime actuel du même régime actuel, mais disséqué quelques mois auparavant ? Quelle est cette nuance énooooooorme qui rendrait aujourd’hui Abdekka et ses placeurs plus fréquentables qu’en janvier 2011 ? Dans quel marc de café le FFS a-t-il pu lire la transformation extraordinaire qui le pousserait ainsi à l’hésitation vraie ou feinte ? Dans quel entrepôt politique non répertorié Aït Ahmed se serait-il fait délivrer les garanties suffisantes pour concourir le 10 mai prochain ? N’est-ce pas le même régime qui a «oublié» les trois quarts de l’Algérie sous la neige – dont la Kabylie — et qui promet dans la foulée un scrutin propre, honnête et transparent au mois de mai ? Comment peut-on être en même temps le fossoyeur du printemps amazigh et chanter sur tous les toits électoraux que le printemps à venir sentira bon le jasmin et le sourire des hommes libres ? Frankenstein ? Ou sa créature, son monstre ? Vampire ? Ou loup-garou ? Eh ouais ! Forcément, le Ni-Ni montre là toutes ces limites honteuses. Les fesses, à la longue, ne peuvent rester aussi longtemps partagées entre deux chaises. Elles se fatiguent. Tellement que, parfois, elles s’assoient un peu dans la précipitation. Sans trop regarder à qui a bricolé le siège. Car, demain, faudra accepter de siéger. De lever le bras. Et de le voir bien malingre, bien isolé dans cette forêt de bras poilus et de barbus propulsés là par le châtelain revanchard. Y aller ? Ou ne pas y aller ? Quand on y a déjà été avec Abassi et Benhadj, pourquoi alors ne pas y aller avec Soltani, Djaballah, Menasra et Sahnouni, hein ? Poire ? Ou fromage ? Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. 
H. L.