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Actualités : LE BONJOUR DU «SOIR»
Une équipe qui ne veut pas être leader !

Par Maâmar Farah
Les Etats-Unis veulent faire de l'Algérie le leader régional de la lutte antiterroriste en Afrique du Nord et au Sahel. Je ne sais pas ce que ça veut dire mais je crois qu'il nous sera très difficile d'être leader en proclamant tous les jours qu'aucun soldat algérien ne sera envoyé à l'extérieur de nos frontières. Comme en football du temps de Saâdane, nous, on est forts en défense. 
Quand ils nous attaquent à In Aménas, ils nous trouvent. On reste dans notre camp et on se défend héroïquement ! Pour attaquer, il faut un bon avant-centre... Et ne comptez surtout pas sur le demi défensif Medelci pour marquer des buts : à Gao, il a raté une belle occasion de faire sortir nos diplomates avant la tempête. A Alger, il a donné la balle du but à Ansar Dine et, sur le dossier malien d'une manière générale, il a péché par précipitation ! Visiblement, nous jouons pour le match nul ! Et le pire est à venir : aux penalties, nous nous apercevrons que nous manquons de tireurs ! 
maamarfarah20@yahoo.fr 
«Le pain et dix autres produits coûtent beaucoup moins cher à Alger que dans la majorité des villes du monde. Le problème est que la rémunération des Algériens est aussi l'une des plus faibles. Donc et à moins d'avoir le salaire du Bosnien, nous payons le pain beaucoup plus cher qu'ailleurs. Et encore, l'entraîneur des Verts doit manger des brioches...» 
(Tata Aldjia)

Actualités :

Pas de changement de cap au Snapap. Le syndicat a déposé un préavis de grève de trois jours à compter de demain. Le débrayage concernera l’ensemble des secteurs de la Fonction publique. 
Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Une copie préavis de grève a été envoyée aux services du Premier ministre et une autre a été déposée auprès du ministère du Travail. Face à la non-prise en charge de ses revendications, la direction du Snapap a opté pour le maintien de sa décision de paralyser secteur de la Fonction publique à compter demain et ce, jusqu’à mercredi. Aucune rencontre «sérieuse» n’a été proposée au syndicat depuis qu’il a fait part de son intention d’appeler à un débrayage qui devra toucher les 36 secteurs d’activité de la Fonction publique. Après avoir opté pour des grèves sectorielles, le syndicat autonome a fini par changer de stratégie en privilégiant une grève qui touchera l’ensemble des secteurs que compte la Fonction publique. Le Snapap exige la satisfaction d’une plateforme de onze points. En tête de liste de ces revendications, la réhabilitation des corps communs qui, selon le Snapap, font partie de la catégorie la plus marginalisée. Chauffeurs, gardiens et agents de sécurité font partie des emplois les moins bien payés au mépris de la loi qui évoque une égalité entre les fonctionnaires. Pour mettre fin à cette situation, le syndicat appelle à la révision du décret exécutif relatif au statut particulier des fonctionnaires appartenant aux corps communs et celui relatif au statut particulier des travailleurs professionnels, chauffeurs et gardiens ainsi que le régime indemnitaire les concernant. Mais ce n’est pas la seule préoccupation du syndicat autonome qui revendique le relèvement de la prime de rentabilité, la promotion de manière automatique des employés ayant dix années d’expérience, le classement des titulaires de DEUA à la onzième catégorie au lieu de la dixième actuellement. Le Snapap revendique également la révision du statut particulier des agents de sécurité et appelle à la titularisation des contractuels qui sont, selon les statistiques du Snapap, au nombre de 300 000. Il exige la proposition d’emplois durables aux 600 000 employés dans le cadre du pré-emploi. Le syndicaliste estime que cette proposition est réalisable au regard des statistiques qui font part du départ à la retraite de 20% des fonctionnaires dans les cinq années à venir. Il insiste également sur l’urgence d’abroger l’article 87 bis qui freine toute réelle augmentation de salaire. C’est au Premier ministre que s’est adressé le Snapap après avoir désespéré d’avoir des réponses claires de la part des différents ministres. Les 14 réunions tenues avec les représentants des différents départements ministériels n’ont abouti à rien du tout puisque ces mêmes ministères avouaient leur incapacité à répondre aux doléances du syndicat. 
N. I. 

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De notre envoyé spécial à Constantine, Kamel Amarni
Le Premier ministre a confirmé hier samedi, à partir de Constantine, que ses descentes sur le terrain depuis quelques semaines s’inscrivent dans le cadre «du suivi des grands projets prévus dans le programme du président de la République». En d’autres termes, Abdelmalek Sellal prend désormais le relais de Abdelalziz Bouteflika en la matière.
N’est-ce pas qu’en pareille période, en 2003 et en 2008, soit à quelques mois seulement des présidentielles, Bouteflika multipliait ce genre de visites dans les quarante-huit wilayas, à une cadence effrénée, et où il a toujours été question de mettre en évidence «les réalisations », une sorte de bilan grandeur nature pour justifier le mandat d’après. Une mission désormais confiée à l’ancien directeur de campagne de Bouteflika en 2004 et 2009. Et cette fois encore, il est manifestement question d’une véritable course contre la montre : les délais de réalisation des projets sont une priorité absolue pour l’exécutif. Le ton est d’ailleurs donné dès l’entame de cette sortie constantinoise, sur les hauteurs de Djebel Ouahch où Sellal engage une vive polémique avec les responsables de la société japonaise sur le site même du chantier de l’autoroute Est- Ouest. Ladite société qui accuse un net retard dans la livraison du tronçon qui lui était confié, s’est vu ainsi vivement secouée par le chef de l’exécutif. Le responsable nippon commencera par poser le problème des finances. «Ne faites pas de politique Nous voulons que vous nous livriez le projet !» lui répondra alors Sellal. Cette société avait, en effet, soumissionné et s’était engagée à livrer le projet en décembre 2012. «Mais où est le problème ?» interrogera encore Sellal. L’interprète répondra que, selon l’interlocuteur japonais du Premier ministre, «ils n’ont pas encore été payés». Ce à quoi il aura cette réplique : «Vous êtes folle ou alors il est fou ! Vous avez été payé fin mars, nous voulons la réception du projet». Sellal prend alors l’ambassadeur du Japon à témoin «Monsieur l’ambassadeur, dites-lui que l’argent existe. Que l’avenant pour débloquer cet argent a été signé et qu’il l’aura dans 15 jours. Mais j’insiste pour que le projet nous soit livré fin mars.» Le responsable nippon revient à la charge mais Sellal le coupe : «Vous lui traduisez et qu’on n’en parle plus ; il aura tout son argent dans 15 jours mais nous voulons ce tronçon avant fin mars et ce, jusqu’à Zighoud-Youcef. Le reste, avant l’été.» Une fermeté qui a désarçonné le partenaire japonais, pas du tout habitué à ce genre de discours, en Algérie. Il faut dire que Abdelmalek Sellal, qui se distingue de tous ses prédécesseurs par son style vraiment atypique, s’illustre chaque fois par des sorties inattendues, mais frappe en plein dans le mille. En visitant la nouvelle ville universitaire de Ali-Mendjeli de Constantine, un gigantesque centre universitaire appelé à recevoir 40 000 étudiants et une cité universitaire d’une capacité de 38 000 lits, frappe d’emblée : «Mais c’est quoi cette enseigne ? Ça fait vraiment tiers-monde ! Innovez un peu Mettez quelque chose de mieux, de plus esthétique, mettez du marbre. s’agit d’une université, quand même !» Avant d’enchaîner à l'adresse des responsables du projet : «Il faut également prévoir dès à présent des infrastructures appropriées. Un site pour la Protection civile pour éviter des drames comme ceux que nous avions eu à connaître. Un centre de santé adéquat mais aussi d’autres infrastructures pour faire face aux besoins des étudiants.» Un peu plus loin, et alors qu’il visitait une salle de sport sur le même site universitaire, Sellal se tourne vers le ministre de la Jeunesse et des Sports : «Ajoutez aussi une piscine et d’autres infrastructures sportives. C’est très important. Quitte à les utiliser également pour l’organisation de compétitions nationales. Nous aurons affaire à 40 000 étudiants. C’est énorme. Et si vous voulez éviter qu’ils fassent des manifestations, il faut leur donner tout : un stade, une piscine, un dancing et d’autres choses encore.» Parfois, le style rappelle celui tout aussi direct de Bouteflika ! A la différence près que Sellal «s’interdit » d’évoquer des sujets politiques, se contentant à chaque fois des seules questions d’ordre socioéconomique. A Constantine, où il était accompagné par une importante délégation ministérielle, il a été question de logements, de locaux au profit des jeunes, de «Constantine, capitale de la culture arabe» mais jamais d’autre chose. Le politique, Sellal commencera à l’évoquer certainement lors de sa prochaine visite qu’il effectuera à In Aménas où il présidera aux festivités de la célébration du 24 Février. Un privilège jusque-là réservé au seul Bouteflika. 
K. A.

EN MARGE DE LA VISITE DU PREMIER MINISTRE À CONSTANTINE 
Des policiers révoqués interpellent Sellal 

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Sports
	FOOTBALL LIGUE 1 (21e JOURNÉE) A Bel-Abbès et Batna, la bonne affaire !
	CR BELOUIZDAD 1- CS CONSTANTINE 1  Un nul et des regrets
	WA TLEMCEN 0- CA BATNA 1  Quelle surprise !
	LIGUE 2 (21e JOURNÉE)  Rien n’arrête le RCA
	EN A  Vers un Maroc- Algérie le 5 mars ?
	EN A  Vers un Maroc- Algérie le 5 mars ?
	VERTS D’EUROPE  Du «bon» Mesbah face à ses ex
	EN RAISON DE RETARDS DANS L’OPÉRATION DE RENOUVELLEMENT DES INSTANCES SPORTIVES  La date limite repoussée au 10 mars
	VOLLEY-BALL AGO DE LA FAVB  Comme une lettre à la poste
	TENNIS : AGE DE LA FAT  Mohamed Bouabdallah nouveau président
	BASKET-BALL CHAMPIONNAT DE SUPERDIVISION (12e JOURNÉE)  5 victoires à l’extérieur et 2 matches non joués

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Sports : FOOTBALL
LIGUE 1 (21e JOURNÉE)
A Bel-Abbès et Batna, la bonne affaire !

La première partie de cette 21e journée, jouée hier, a souri aux Bel-Abbésiens qui, grâce à leur succès face au MCA, ont quitté la zone des relégables. La surprise du jour a eu lieu à Tlemcen où le Widad de Benyellès a perdu devant la lanterne rouge, le CAB. Les autres clubs qui avaient rendez-vous domicile n’ont pu imposer leur loi. Le MCO, le CRB et la JSS ont été contraints au partage des points. 
USM BEL-ABBÈS 2- MC ALGER 1
El-Khadra n’abdique pas

Fiche technique 
Sidi Bel-Abbès, stade du 24-Février, temps ensoleillé mais frais, terrain praticable, affluence nombreuse, arbitrage de M. Mial assisté de MM. Gourari et Semsoum. 
Buts : Metref (29’) MCA, Khali (54’), Hammiche (75’) USMBA 
Avts : Bouguèche (5’), Ghazi (68’), Hachoud (74’) MCA, Bounoua (33’), Boukhari (40’), Labiod (66’), Belhadi (68’), Benmoussa (80’) USMBA. 
USMBA : Benmoussa, Maâziz, Khali, Labiod, Belhadi, Bounoua, Benatia, Hammiche (Boughendja, 90’+3’), Saïm, El- Bahari, Boukhari (Ziad,86’). 
Entr. : Assas 
MCA : Chaouchi, Babouche, Hachoud, Bachiri, Zeddam, Ghazi, Kacem (Yalaoui, 82’), Metref, Yachir (Ouali, 72’), Djallit, Bouguèche. 
Entr. : Menad

Incroyable renversement de situation au stade du 24- Février, hier, à l’occasion du match USMBA-MCA. Deux formations au parcours diamétralement opposé cette saison. Les gars de la Mekerra, sérieusement menacés par la relégation, avaient mal engagé la partie concédant justement un but signé Metref suite à un joli geste de Djallit 29’). Ce but a galvanisé les Bel-Abbésiens qui vont se ruer sur les buts de Chaouchi. Il fallait attendre la seconde mi-temps pour voir l’USMBA traduire son ascendant. D’abord grâce à Khali qui reprendra un service de Boukhari (54’) puis lorsque Hammiche transformera le penalty accordé par M. Mial (75’). Une victoire qui permet aux Vert et Rouge de prendre un peu d’oxygène contrairement aux Algérois qui peuvent désormais dire adieu au titre. 
M. C. H.

Sports :

Nouvelle victoire des Bleus du RC Arbaâ. Vendredi, les joueurs de Boudjaârane se sont contentés d’un but pour l’emporter devant le MSP Batna. Suffisant pour prendre les trois points et garder ses distances (3 unités d’avance) sur l’autre néo-promu qui fait sensation en cette Ligue 2, le CRB Ain Fekroune en l’occurrence, qui est allé chercher un précieux succès de Aïn Témouchent.
Les gars du CRBAF comptent désormais quatre longueurs d’avance sur le MOB (battu à Oran), cinq sur l’ESM (défait à Constantine) et neuf sur l’USMB (vaincue à Khroub). Au bas du tableau, si le CRT a déjà rendu les armes, le SAM, auteur d’un succès surprenant à Annaba, n’est pas près d’abdiquer. 
M. B.

USM BLIDA

• Les chances d’accession s’amenuisent
• Lors du match en déplacement et comptant pour la 21e journée de Ligue 2, Blida n’a pas pu réaliser la victoire tant attendue, vendredi dernier, face à l’AS Khroub qui, lui a réduit toutes les chances d’ascension en lui faisant encaisser deux implacables buts, et ce, malgré la défaite des équipes la devançant.
• C’est dire que les poulains de Bouhellal n’ont enregistré, lors de la phase retour, aucune victoire hors de leurs bases, contrairement à la phase aller qui a été fructueuse. Ceci laisse entrevoir que l’équipe blidéenne ne possède plus la capacité qu’elle avait avant, celle-là même qui lui permet de regagner le haut du tableau. S’il est vrai que l’écart entre Blida et le MO Bejaïa, positionnée à la 3e place, n’est que de 5 points, mais pour les atteindre cela n’est pas aisé, notamment avec les échecs consécutifs des camarades de Ouznadji. Pour les inconditionnels de l’équipe de la ville des Roses, les raisons de l’échec face à El Khroub sont dues au mauvais choix du Onze entrant, et plus particulièrement pour les compartiments de la défense dont les joueurs avaient beaucoup fauté. Quant à l’attaque et par manque d’éléments valables, le coach blidéen n’a pu mettre en place des joueurs adéquats à même de trouver les chemins des filets. C’est un vrai cassetête pour celui-ci, disent les supporters avertis. Et c’est pour ces raisons que l’ascension est devenue, aussi bien pour le staff technique que pour les joueurs, une chimère d’où la déception des supporters de Blida. D’ailleurs, pour la prochaine rencontre qui mettra aux prises l’équipe locale au leader, le RC Arbaâ, ces derniers disent qu’ils ne sont plus motivés à assister à un derby qui risque de les décevoir. 

M. Belarbi

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Culture
	CONFÉRENCE-DÉBAT DE DJEMILA BENHABIB À L’UNIVERSITÉ DE TIZI-OUZOU  «Les victoires électorales de l’islamisme politique mettent en péril les acquis laïcs et progressistes»
	LA BD ALGÉRIENNE DE RETOUR D’ANGOULÊME  Maintenir l’élan
	Le coup de bill’art du Soir Théorie du KO
	ACTUCULT

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Culture : Le coup de bill’art du Soir
Théorie du KO

Par Kader Bakou
Au sujet de son ouvrage Les cendres de l’Orient, Waciny Laredj a parlé, dans une émission TV des accords de Sykes- Picot (1916). 
Estimant, à l’époque, que les Arabo-musulmans ne sont pas faits pour vivre dans un Etat moderne de type jacobin, l’objectif était de les diviser dans des entités basées sur l’appartenance ethnique et confessionnelle, voire tribale. Aujourd’hui, les néo-conservateurs américains auraient repris cette idée et essayent de l’appliquer à travers le projet du Grand Moyen-Orient. La nouvelle théorie est dite celle du «chaos constructif». Elle est une adaptation (voire une déformation) de la pensée du philosophe Leo Strauss (1899- 1973) qui développa l'idée selon laquelle le peuple est divisé en «nombreux communs » («vulgar many») et «peu de sages» «wise few»). Les sages ont pour tâche de maintenir l'ordre. Pour atteindre leur but, les sages peuvent user de «nobles mensonges» «noble lies»), car si les «nombreux communs » sont laissés à l'individualisme, au libéralisme et au relativisme, il ne peut en résulter que le chaos. Par ailleurs, un mythe inventé par les dirigeants servira à contrôler le peuple. En créant une «guerre perpétuelle», le peuple pourra aussi être mené pour son propre bien. Cette théorie aurait donc été reprise, à leur manière, par les néo-conservateurs américains, selon lesquels le vrai pouvoir ne s'exerce pas dans l'immobilisme, mais par la destruction de toute forme de résistance, car c'est en plongeant les masses dans le chaos que les élites peuvent aspirer à la stabilité de leur position. Pour les nouveaux théoriciens du chaos constructeur, c'est après la violence et le chaos qu’on peut créer des Etats à «souveraineté négative» afin d'exploiter leurs sol et sous-sol sans grande résistance. L'idée, en somme, serait de remplacer les Etats modernes par des mini-Etats tout en les dressant en permanence les uns contre les autres. Cette nouvelle théorie est aussi appelée parfois «la meute de chiens qui s’entretuent». C’est, finalement, ça les cendres de l’Orient et les masses et «élites» arabes y travaillent d’arrache-pied. 
K. B. 
bakoukader@yahoo.fr

Faire un pas, oui mais avec la bonne chaussure !
	Par Hakim Laâlam   Email : hlaalam@gmail.com
Insolite ! Aucun incident notable hier samedi dans la raffinerie de Skikda. Cé mérakuleux ! La justice qui fait enfin un pas vers Super Chakib, c’est une bonne nouvelle. D’abord, pour la motricité. Cela faisait trop longtemps que la justice était accusée chez nous d’immobilisme. Et là, el hamdoulillah, nous apprenons que ladite justice est capable d’aligner un pas devant l’autre. C’est aussi une bonne nouvelle pour la science orthopédique et son enseignement en Algérie. Désormais, nous savons qu’un pied, une articulation plantaire, une cheville, un emboîtement ne sont pas forcément et immuablement condamnés à rester en position verrouillée, statique. Et donc, forcément, collatéralement, c’est aussi une bonne nouvelle pour la kinésithérapie. A force de travail, d’application, d’exercices spécifiques, les kinésithérapeutes algériens, à condition qu’on les laisse bosser, peuvent redonner vie à un mécanisme articulaire que l’on pensait perdu à jamais. Je préconise d’ailleurs la création d’un ordre national des kinésithérapeutes, à l’image de celui des avocats, des architectes, des pharmaciens et des neveux de. Mais attention ! Ne croyez surtout pas que la justice qui fait un pas vers Super Chakib c’est une bonne nouvelle pour la science et la santé seulement. Erreur. La justice algérienne qui arrive enfin à faire un pas vers Khelil, c’est aussi une bonne nouvelle pour le secteur de la chaussure. Jusque-là, et depuis la disparition tragique des mastodontes Sonipec et Bata Algérie, on s’était montré indulgent envers la justice figée, comprenant parfaitement que cette justice ne pouvait décemment faire un pas vers des gens comme Super Chakib les pieds nus. Imaginez un peu la scène ! La justice arrivant sur le seuil de la maison du monsieur en question, sonnant quatre fois – contrairement aux facteurs et aux trains, la justice sonne toujours quatre fois, jamais trois, par superstition – et lui, Super Chakib ouvrant sa porte finement ouvragée et éclatant de son fameux rire devant cette justice aux pieds nus. Le rire chez cet homme étant catalogué aux États-Unis comme arme très dangereuse, interdite à la vente publique, malgré les pressions du puissant lobby des armes. Evidemment, ça n’aurait pas fait sérieux. Mais là, les choses semblent avoir changé. Et la justice enfin chaussée donne l’impression de vraiment vouloir faire ce pas en direction de Khelil. Le problème, c’est que le monsieur, ayant toujours quelques semelles d’avance, a déjà tourné les talons depuis un moment. Certains affirment même qu’il a pressé le pas depuis que la liste des neveux, des nièces, des filles et des fils de s’est fortement allongée et qu’il est demandé à tous ces chérubins de défaire leurs lacets et de prendre le chemin du frais. Alors, question : la justice enfin chaussée et mobile, la justice qui réapprend à faire des pas sur des sentiers pourtant interdits jusque-là arrivera-t-elle à faire rebrousser chemin au randonneur américain ? Je n’en parierais pas ma paire de godasses ! Mais en même temps, j’observe ! Et je me dis que dans les tout prochains jours, la marche forcée va devenir un sport national. Tant mieux ! Car sur ce point, au moins, tous les médecins sont d’accord : la marche, c’est excellent pour l’organisme. Tous les organismes. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.  H. L.

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